Le tribunal correctionnel de Brive a relaxé, ce 4 juillet, François Fleury, en conflit avec la mairie de Chasteaux (Corrèze) pour avoir installé des cabanes sur son terrain privé du hameau de Sorp. C'est un soulagement pour les quelques habitants des habitats légers et un revers pour la Mairie de Chasteaux (Corrèze) qui s'était portée partie civile.
Défenseur du principe de "la désobéissance fertile", François Fleury était poursuivi par la justice pour des constructions illégales sur son terrain du hameau du Sorp, sur la commune de Chasteaux (Corrèze). Dans sa décision rendue ce 4 juillet, le tribunal correctionnel de Brive a finalement relaxé le prévenu, jugeant les faits prescrits. Les cabanes qu'il a installées sur son terrain ne seront donc pas déconstruites.
"C'est une juste décision pour l'action essentielle et d'expérimentation écologique que l'on mène pour préserver la planète, pour trouver des outils pour les mettre à disposition de tout le monde," confie François Fleury à la sortie de l'audience.
Le militant, en conflit avec la mairie de Chasteaux qui s'était porté partie civile, ne considère par la décision comme une victoire. "C'est pas une victoire, car la cicatrice, l'hostilité du maire envers notre action, reste là. Je souhaite qu'on ait de meilleurs rapports avec ce conseil municipal qui nous a accueilli et qui aurait pu prendre une décision plus sage bien plus tôt," explique-t-il.
Une "zone de non-droit" pour le maire
C'est peu dire que le maire l'a mauvaise : pas de permis de construire, pas d'autorisation de travaux, parcelle non constructible, mais la prescription fait loi. "Cette décision officialise une zone de non-droit sur notre commune, juge Jean-Paul Fronty, le premier édile de cette ville située au sud de Brive. Les parcelles de M. Fleury ne sont pas obligées de respecter les réglementations d'urbanisme, alors que tous les habitants de la commune sont obligés de le faire. On a mis en place un plan local d'urbanisme et il va être très difficile de le faire accepter."
François Fleury et les habitants des cabanes de Chasteaux ne vont pas parader. Ils comptent simplement poursuivre leur projet : continuer d'expérimenter un mode de vie minimaliste dans les sept à huit cabanes établies sur cette parcelle en forte pente et à la végétation dense.
Le parquet, qui avait requis une amende de 2 000 euros et la destruction des cabanes dans un délai de huit mois, peut encore faire appel de la décision.