Les photographes et naturalistes corréziens, Clément et Julien Pappalardo, publient pour la première fois des ouvrages baptisés « Avril et le chant des arbres » et « Octobre et la valse des feuilles ». Deux éloges à la biodiversité.
Ils s’appellent Julien et Clément Pappalardo. Ils sont frères et ils partagent la même passion : celle de la nature et ses richesses. Leur terrain de jeu de prédilection est la Haute-Corrèze, même s’il leur arrive de la quitter pour des contrées plus lointaines. Très actifs sur internet, ces deux trentenaires sont à l’origine de centaines de clichés et de vidéos animalières.
Dans « la vraie vie » , ils sont plutôt discrets, « sauvages » comme ils se qualifient eux-mêmes. L’un d’eux est tout de même sorti du bois pour nous présenter leur travail. Car pour la première fois, ils publient, à compte d’auteur, deux beaux livres : « Avril et le chant des arbres » et « Octobre et la valse des feuilles ».
France 3 Limousin : comment est-ce que votre histoire a commencé ?
Julien Pappalardo : ça a commencé simplement, par de l’observation. Étant fils et petits-fils de pécheur, très jeunes, on passait des heures à observer la faune et la flore aquatique. Ensuite, on est passé à l’observation des mammifères en Corrèze. Comme nous n’étions pas tout à fait satisfaits de seulement raconter nos histoires, on s’est mis à la photographie.
FTV : la photographie animalière, c’est l’école de la patience. Combien de temps pouvez-vous passer en observation ?
J.P : c’est assez variable. Ça peut être assez rapide quand on connaît bien l’espèce et le milieu. Mais pour des espèces plus rares ou plus fragiles, on peut attendre jusqu’à 24 heures. Dans la tente d’un mètre carré, on espère que l’oiseau, si c’est un oiseau, se montre devant nos objectifs.
FTV : quel est votre souvenir le plus marquant ?
J.P : il y en a beaucoup. Souvent, ce sont des rencontres qu’on attend, qu’on espère et qu’on imagine. Donc quand ça se produit avec l’animal et qu’il n’y a pas de dérangement de notre part, ça crée un souvenir à chaque fois impérissable.
Pour le faucon pèlerin, ça avait été un jeune animal à la période de l’envol, au début de l’été et il a trouvé le moyen de se poser directement sur l’affût plutôt que sur le perchoir où on l’attendait.
FTV : en 20 ans, avez-vous vu changer la nature ?
J.P : Oui. On la voit forcément un peu changer, notamment au niveau des oiseaux et des insectes surtout qui ont tendance à disparaître. Même si sur notre territoire, on est encore bien lotis, ce qui nous permet d’avoir de belles rencontres sauvages.
FTV : dans vos deux livres, on trouve des photos, mais il y a aussi des poèmes, des dessins et une préface de Yann Arthus-Bertrand. Pourquoi avez-vous souhaité franchir ce cap et publier votre travail ?
J.P : c’est une « suite logique ». Avec mon frangin, on est assez sauvages, taiseux et on ne se montre pas trop. Ça nous a paru le meilleur moyen pour parler un peu de nos images. On voulait faire quelque chose d’un peu plus étoffé qu’un album photo pour apporter une dimension narrative afin de montrer ce que la nature a bien voulu nous laisser apercevoir et en même temps, l’expliquer à travers des récits d’affûts, des textes ou des dessins.
Les deux ouvrages de Clément et Julien Pappalardo sont en vente sur leur site internet : https://lesfreresdesbois.com/