Devenu tétraplégique suite à un accident à un entraînement de rugby il y a onze ans, Lucas Pasteau est un exemple de résilience. Il pratique aujourd'hui le rugby-fauteuil à l'USAL. Côté professionnel, il s'est lancé dans l'immobilier. Portrait de ce jeune corrézien, entre pudeur, ambition et ténacité.
Dans son quotidien ou sur un terrain, Lucas Pasteau vit les choses à fond. Depuis six ans, avec l’USAL, il pratique le rugby-fauteuil, un sport coriace. Pour empêcher l’adversaire de franchir la ligne d’essai, le contact est brut, la défense est agressive, la dépense physique et totale. « Nous n'utilisons vraiment que les bras et un peu le haut du corps, mais surtout les bras. C’est dur physiquement, au niveau du cardio aussi. » explique, le jeune corrézien.
Le sport : un indispensable à son bien-être. Mais ce que recherche avant tout ce compétiteur dans l’âme, c’est le défi physique. « Il va de l’avant et c’est ce qui lui a permis aussi de récupérer physiquement et d’évoluer dans sa vie de tous les jours, au niveau de ses amis et de famille. C’est un tout, une fois qu’on a un accident, l’important c’est de rebondir et Lucas est un exemple à montrer à tout le monde. » confie Jean-François Ducay, capitaine de l’équipe de rugby-fauteuil USAL.
Le 22 mai 2011
Pourtant, à 16 ans, sa vie bascule. Le 22 mai 2011, alors lycéen et rugbyman de haut-niveau, il s’entraîne avec son club, le CAB au parc des Bouriottes. « Sur un mauvais plaquage, un mauvais positionnement de la tête, je me suis fait mal au niveau des cervicales et ces cervicales sont venues comprimer ma moelle épinière. C’est ce qui a été le plus grave et qui m’a rendu tétraplégique. » confie Lucas Pasteau.
Une ambition sans limite
Depuis onze ans, il se bat pour faire mentir les prédictions des médecins à l’époque. Petit à petit, il retrouve de la mobilité. Ambitieux, il se lance dans l’immobilier pour rendre les biens accessibles aux personnes à mobilité réduite. En parallèle, il travaille au développement du rugby-fauteuil avec le CA Brive Rugby et intervient dans des écoles pour sensibiliser les plus jeunes au handicap. « Il faut que j’arrive à concilier mon emploi du temps entre la partie professionnelle avec l’immobilier locatif, les allers-retours entre Brive et Limoges pour mes entraînements une à deux fois par semaine, mais aussi le temps pour souffler et voir mes amis, et aller aux matchs du CAB, de temps en temps.
« Je suis très fier de moi »
Insatiable, ce grand corps de deux mètres n’a pas dit son dernier mot. Après de nombreuses rééducations et une soif de vaincre, l’autonomie de Lucas est aujourd’hui totale, il parvient à marcher quelques centaines de mètres. « Quand je me remémore les efforts ces dernières années, je suis très fier de moi. J’ose espérer que ce ne sera pas la finalité et qu’il y aura du progrès derrière. On ne perd pas le moral. » conclut-il.
Humble, tenace et volontaire, Lucas Pasteau porte définitivement en lui, une force de géant.