Alors que l’accord sur l’augmentation des salaires dans le secteur de l’hôtellerie-restauration devrait être entériné ce lundi 17 janvier 2022, et que les négociations sur l’amélioration des conditions de travail doivent débuter fin février, des établissements corréziens ne les ont pas attendus pour attirer ou fidéliser leurs personnels.
Après plusieurs semaines de négociations entre organisations syndicales et patronales, l’accord sur l’augmentation des salaires dans le secteur de l’hôtellerie-restauration devrait être entériné ce lundi.
Le secteur, qui a perdu plus de 230 000 salariés depuis le début de la pandémie de Covid-19, devrait ainsi voir ses salaires augmenter en moyenne de près de 16 %. En moyenne, car tout dépendra des échelons des salariés, pour ceux au plus bas échelon, la hausse sera de 4,10 %, environ 66 € supplémentaires bruts par mois.
Tous les échelons jusqu'ici en dessous du SMIC devront eux repasser au-dessus, alors que la grille des salaires du secteur n’a plus évolué depuis 2018.
La CFDT a déjà signé le texte le 5 janvier dernier. La CGT, majoritaire, et FO demandaient elles des augmentations plus importantes.Les deux syndicats ont prévenu qu’ils ne signeraient donc pas l’accord, mais qu’ils ne devraient toutefois pas s’y opposer, ce qui permettra la validation, pour une application dans les quatre à six mois à venir.
De nouvelles négociations sur les conditions de travail
Ce n’est cependant que la fin du premier « round » de ces négociations. Le 22 février prochain doivent en effet débuter de nouvelles, presque plus attendues, concernant cette fois l’amélioration des conditions de travail du secteur.
Visés entre autre : la fin des heures supplémentaires dérogatoires au code du travail (payées de 10 à 20% contre 25 à 50%), également la rémunération des coupures ou encore le travail de nuit et des week-ends.
En Corrèze toutefois, nombre d’établissements n’ont pas attendu ces accords pour améliorer salaires et conditions de travail de leurs personnels, afin de les fidéliser ou de recruter de nouvelles personnes.
C'est le cas des futurs gérants du Comptoir Saint-Sernin, à Brive, qui doivent reprendre l’établissement dans quelques semaines. Ils ont eu des difficultés à recruter, mais leur décision de payer au-dessus du SMIC hôtelier leur a permis de former leur équipe.
On a déjà anticipé cette manière de travailler et de recruter. On s’est arrangé pour leur donner des jours de repos supplémentaires, [pour] concentrer les heures au maximum, et puis on a augmenté les salaires
Hélène Delannoy, future gérante du "Comptoir Saint-Sernin" à Brive
Si des patrons, entre PGE (prêts garantis par l'Etat), URSAFF et loyers, redoutent ces mesures, elles semblent pourtant indispensables au président de l’UMIH corrézienne, lui-même maître-restaurateur d’un autre restaurant briviste, "Le Montauban", afin de redonner goût à la profession.
On essayera de donner des atouts à nos métiers. […] Il faut qu’on monte en gamme, pour ré-attirer des gens à venir travailler chez nous sans traîner les pieds, et avec des salaires corrects.
Jean-Luc Viginiat, président de l'UMIH 19 et chef du "Montauban" à Brive
Ces négociations entre organisations syndicales et patronales sur l’amélioration des conditions de travail du secteur sont prévues durer jusqu’à fin mai.