En Corrèze, certains d’entre vous ont peut-être entendu des tirs, des rafales dans les rues de Brive ce mardi, rassurez-vous ! C’était en réalité un exercice de sécurité civile, qui mettait en scène, une tuerie de masse, histoire de rôder les techniques et moyens d’interventions.
Des jeunes adolescentes qui courent dans tous les sens, affolées, blessées, l’affaire ressemble à s’y méprendre aux scènes de série télé. On entend des détonations, des sirènes au loin, des pompiers qui arrivent en trombe, des médecins du SAMU qui ont des automatismes, des policiers en arme prêts à intervenir, alors que ça tire encore. L’affaire semble grave. Et pourtant...
Le scénario de la journée : des tueurs au stadium de Brive. Panique, des morts, des blessés, et des tireurs qui restent embusqués, qui peuvent avoir des otages. Il y a les victimes, les méchants, et les observateurs.
« On a l’impression que ça met un peu de temps au début à se lancer, mais c’est vrai qu’il faut savoir répondre à la question de quoi s’agit-il ? Qu’est-ce qui se passe ? Ou-est-ce qu’on est ? En présence de qui on est ? Quel est le type d’arme ? Au téléphone, est-ce qu’ils ont entendu des tirs en rafales ? Est-ce que c’est des tirs individuels ? Enfin, il y a pleins de questions à se poser, à savoir pour évaluer la situation, au plus juste. Et pour engager les moyens qui vont bien », détaille le Chef d'escadron Damien Sichaumette du PSIG de Brive-la-Gaillarde.
Savoir quoi faire exactement, plutôt que faire vite, et mal, c’est le principe, même si côté blessé, l’attente peut s’avérer longue.
« Ça fait un moment oui », annone une jeune femme avec du maquillage rouge sang sur le visage les épaules. « Je ne sais pas exactement, combien de temps, mais c’est très très long ! », peine-t-elle à articuler bonne comédienne.
Et les secours ? lui demande-t-on : « Pour l’instant, on n’a vu personne, ça m’inquiète un peu ! »
Dans ce type d’exercice, tout est affaire de communication, de précisions, entre toutes les forces engagées, qui ont chacune leur objectif, leur mission. Ce mardi après-midi, les pompiers doivent rentrer au stadium en sachant qu’il n’est pas 100% sécurisé.
Devant un camion de pompier, un tableau avec un plan dessiné au feutre. Autour des pompiers, gilets oranges échafaudent un plan.
Le premier, affairé et peu avare de jargon se lance : « Et si on mettait le PRB sur la tribune sud ? »
Les autres ont l’air d’avoir compris, chacun y va de son commentaire, de son idée.
« C’est pas idiot ! » encourage un autre.
Encouragé, le soldat ajoute « Car comme ça, on est à l’abri du visuel ! »
« Comme ça, s’ils veulent nous tirer dessus, ils nous verront pas déjà ! »
C’est vrai que c’est pas bête.
D’accord ! », complète un troisième.
Neutraliser des assaillants, gérer les victimes dans le cas de tuerie de masse, tout devient hors norme. Inédit, par exemple, ces fiches Novie pour dire : Nombreuses victimes.
« En fait, c’est pour identifier les victimes, avec un bracelet qu’on va leur mettre aux poignets », détaille une soldate du feu, avec plein de « En fait » dans la bouche qui la rend sympathique dans cette atmosphère inquiétante, angoissante.
Le dispositif permet de fluidifier l’urgence. A améliorer l’évacuation, puis la gestion hospitalière. La maîtrise de l’urgence attentat : une réalité 2022.