Une femme comparait devant la cour d'assises de la Corrèze, ce mercredi 13 novembre. Elle est suspectée d'avoir empoisonné son conjoint. Infirmière, elle aurait utilisé des médicaments de sa clinique. L'accusée nie les faits qui lui sont reprochés.
Le premier juin 2018, les secours sont appelés par une femme afin de venir en aide à son mari, âgé de quarante ans. Ce dernier est presque inconscient et présente un pouls faible. Rapidement, le médecin du SAMU constate que son taux de glycémie est très bas : c'est le point de départ de l'enquête.
L'épouse est une infirmière, âgée de trente-huit ans au moment des faits. Elle est soupçonnée d'avoir volontairement injecté de l'insuline et des benzodiazépines, des anxiolytiques à son mari pendant son sommeil. La femme nie et déclare qu'il a voulu mettre fin à ses jours.
Pourtant, la veille du drame, l'homme déclare avoir commencé à boire un chocolat chaud au goût étrange, avant de le jeter dans l'évier. Depuis plusieurs nuits, il se plaint également d'une sensation d'une piqûre ressentie durant son sommeil. Les experts ont constaté ce qui s'apparente à des ecchymoses sur les jambes de la victime.
Dans un premier temps, l'enquête est orientée pour des faits délictuels. Ils seront requalifiés en fait criminel, en juillet 2019.
Empoisonnement ou suicide ?
Quelques mois plus tard, des ampoules d'insuline sont aussi retrouvées dans leur domicile. Elles proviennent des stocks de la clinique des Cèdres. Il s'agit de la clinique dans laquelle était employée l'accusée. "Ces flacons sont découverts dix-huit mois plus tard. On ne sait pas si ces flacons ont vraiment été retrouvés chez M. Mérigaud, viennent de M.Mérigaud, où il a pu se les procurer. Il y a d'autres éléments de l'enquête qui font qu'il aurait pu vouloir agir pour confondre madame absolument, explique Maitre Élodie Roux Meyer, avocat de la défense.
On verra qu'il y a d'autres éléments qui vont mettre un lien, une porte d'entrée vers la clinique qui n'est pas son épouse.
Maitre Elodie Roux Meyeravocate de la défense
La seule explication pour l'accusation : une tentative de suicide de la victime qu'il n'assumerait plus aujourd'hui et qu'il tenterait de dissimuler. Une version inconcevable pour Maître Vincent Desport, l'avocat des parties civiles. "L'auto-injection avec une seringue d'un produit qui peut vous donner la mort comme l'insuline, serait un cas extrêmement rare. D'autant que le directeur d'enquête explique qu'il n'y avait pas de pensées suicidaires dans la tête de la victime au moment où les faits sont avérés."
Aucun mobile ne semble ressortir de la lecture des faits. À la barre, l'épouse clame son amour pour son mari. L'enquête n'a pas mis en lumière de dysfonctionnement majeur au sein du couple. La mise en cause n'a pas de casier judiciaire. Durant trois jours, les débats vont tenter d'éclairer sur le mobile. L'accusée encourt la réclusion criminelle à perpétuité.