VIDÉO. "Ferme d'avenir" : se diversifier plutôt que s'agrandir pour sauver les exploitations agricoles et maintenir l'élevage

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En 10 ans, le Limousin a perdu plus de 7000 élevages bovins.
En 10 ans, le Limousin, berceau de la race bovine limousine, a perdu plus de 7200 exploitations. Aujourd'hui, la moitié des éleveurs ont plus de 55 ans. Pour assurer la relève et son avenir, la profession commence à diversifier sa production. Intervenants : Régis Géraud, éleveur; Mathis Meri, salarié; Tony Cornelissen, président de la Chambre d'agriculture de la Corrèze et Régis Destruel, responsable du service élevage à la Chambre d'agriculture de la Corrèze. Reportage de P. Mallet, S. Chassaigne et N. Stil. ©France 3 Limousin

En dix ans, le Limousin, berceau de la race bovine du même nom, a perdu plus de 7 200 exploitations. Aujourd'hui, la moitié des éleveurs a plus de 55 ans. Pour assurer la relève et son avenir, la profession cherche des solutions et propose désormais de diversifier la production.

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Au nord-ouest de la Corrèze, sur la commune de Juillac, l’exploitation de Régis Géraud est le modèle de l’élevage bovin traditionnel : de vastes hangars et un magnifique cheptel de vaches et de veaux (issus de la meilleure génétique) qui broutent tranquillement dans les prés. Le fruit d’un travail de plus de trente ans.

Un modèle qui a fait ses preuves, mais qui a aussi ses limites. Car la profession vieillit. En 2020, l’outil de statistiques de ministère de l'Agriculture, l’Agreste, comptabilisait que la moitié des éleveurs en Limousin a plus de 55 ans. Il faut donc penser à la relève. Mais pour ce jeune salarié agricole qui rêve d’avoir sa propre ferme, ça n’est pas si facile :

Aujourd’hui les éleveurs déjà existant s’agrandissent, mais ils ne pensent pas forcément aux jeunes qui veulent s’installer. Du coup, les jeunes n’ont pas toujours la place de s’installer.

Mathis Meri, salarié

Se diversifier plutôt que s’agrandir

Face au vieillissement des éleveurs bovins, les chambres d’agricultures se mobilisent et proposent un panel d’aides et de conseils pour faciliter la transmission des exploitations.

C’est le cas en Corrèze, avec désormais un nouveau message : se diversifier plutôt que s’agrandir à tout prix.

On se rend compte que souvent pour avoir les vaches, il faut avoir une tête de production forte en valeur ajoutée type production de myrtilles, hors-sol ou une autre activité qui permet de sécuriser les revenus.

Tony Cornelissen, président de la Chambre d’agriculture de la Corrèze.

Une diversification qui a également d’autres atouts, puisqu’elle permet aux éleveurs d’avoir de la matière organique et une fertilisation des sols gratuite.  

Sur le site de la chambre d’agriculture corrézienne, dans les annonces de fermes à transmettre, on trouve donc désormais une rubrique « nos fermes labellisées d’avenir ». Exemple : une ferme de 114 hectares sur les contreforts du Massif Central, 100% bovins viande, en bio et en totale autonomie alimentaire grâce à la production sur la ferme de toutes des céréales et autres aliments. Ou encore, cette autre exploitation d’une centaine d’hectares en Haute-Corrèze, avec deux productions, une cinquantaine de limousines et un troupeau de 200 brebis, dont voici la vidéo de présentation :

 Trois annonces de ce type sont actuellement proposées sur le site de la chambre d'agriculture.

Il vaut mieux mettre en avant des fermes assez autonomes d’un point de vue alimentaire, car, derrière, ça va générer de la rémunération et l’exploitation va durer dans le temps

Régis Destruel, responsable du service élevage à la Chambre d’agriculture de la Corrèze.

Assurer des transmissions pérennes aux nouvelles générations est l’un des enjeux majeurs de l’élevage bovin en Limousin. Car en dix ans, l’ex-région a perdu plus de 7200 exploitations.

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