Un monde culturel en souffrance, des lieux de convivialité fermés, époque difficile. Du côté des associations, la période du carnaval est d'ordinaire très animée à la mi-février. Mais en 2021, l'annulation des événements plonge les bénévoles dans le désarroi et la nostalgie. Exemple en Corrèze.
Février 2020. Juste avant le premier confinement. Les chars du carnaval défilaient alors dans les rues de Malmort en Corrèze, devant une foule sans masque et sans distanciation... Qui aurait pu imaginer la crise sanitaire que nous allions traverser.
Un an plus tard, l'ambiance n'est plus à la joie. Dans le hangar, d'ordinaire si animé à cette période de l'année, c'est le silence. Aucune trace de décoration, de fleurs en papier ou de confetti, ces couleurs qui font habituellement le succès de l'événement chaque année. Au sol, seules quelques tâches de peinture rappellent l'effervescence.. qui précède le traditionnel défilé du samedi, en temps normal, les bénévoles travaillent d'arrache-pied.
"D'habitude, ça grouille de personnes qui s'affairent à la fabrication des chars, des machines qui font du bruit, des postes à souder et leurs étincelles pour fabriquer les structures" décrit nostalgique Bernard Sage, ancien président du comité des fêtes de Malemort.
Ils sont pour la majorité retraités, et passaient tous leurs hivers ensemble. En 2020, ce sont 120 bénévoles qui travaillaient d'arrache-pied depuis le mois de novembre pour que la fête soit réussie. Cette année, l'enthousiasme a cédé le pas à l'ennui.
"Ça fait vide, c'est mort, c'est triste, il manque ce brouhaha, nos bavardages, le travail fait par tout le monde. Ça nous manque terriblement" déplore Nicole Madies, bénévole.
►Reportage de Audrey Paillasse et Tania Gomes
Intervenants :
•Bernard Sage, ancien président du Comité des fêtes de Malemort
•Nicole Madies, bénévole au comité des fêtes de Malemort
•Jacques Marthon, maire de "La Commune libre du Trech"
Une frustration partagée à Tulle, dans ce local associatif : "Ici, on fait les décors du spectacle et puis il y a les costumes et les accessoires pour notre cabaret" détaille Jacques Marthon, maire de La Commune libre du Trech. Pour sa 40e édition, le Cabaret du Trech devait se produire six fois entre fin février et début mars. Outre le manque à gagner, c'est surtout l'excitation des préparatifs qui manque à l'équipe.
"C'est quand même un lieu de rencontre, c'est ce stress qui monte à l'approche de l'événement et nous n'avons pas connu cela cette année. On est quand même un peu triste". En attendant des jours meilleurs, le Cabaret continue de faire rire les Tullistes avec des touches d'humour dans les rues de la ville. Trois spectacles sont déjà reprogrammés en octobre.