Les piscines représentent souvent un gouffre énergétique et financier pour les petites communes. En Corrèze, celle d’un petit village résiste encore et toujours à l’inflation notamment. Parce qu'elle permet à des centaines d'enfants d'apprendre à nager, elle bénéficie d'aides salutaires.
"Elle est magique." C’est en ces termes que Françoise, utilisatrice régulière, parle de sa petite piscine corrézienne. Elle développe, dithyrambique : " Elle est entourée par des arbres, ça sent bon, parfois l’agriculteur coupe les foins, ça sent l’herbe coupée, les maitres-nageurs sont charmants, adorables… "
A côté de la piscine extérieure qui lui permet d’enchaîner les longueurs, Françoise entre ensuite dans le petit bassin couvert qui jouxte le bassin extérieur et dont l’eau est légèrement plus chaude.
Cela fait 30 ans que la piscine de Saint-Martin-la-Méanne, aujourd’hui 350 habitants, a été inaugurée. Elle sert notamment à 15 écoles alentours, pour apprendre à nager aux élèves. Une mission salutaire que confirme Christiane, une autre usagère : " Les enfants d’ici savent tous nager très jeune. Ce n’était pas le cas de mes petits-enfants qui habitent près de Toulouse, alors ils ont appris à nager à Saint-Martin. "
Des travaux entrepris en mars dernier
Mais après trois décennies, il devenait pressant de réaliser quelques travaux, notamment au niveau du rideau qui séparait les deux bassins. " On aurait pu reprendre un autre rideau, mais ça dure 10 ans, ou alors faire des travaux un peu plus conséquents, explique Christian Pair le maire de la commune. On a choisi de faire une verrière et de changer tout le système de ventilation de la piscine, parce que c’est important pour la condensation, la circulation de l’air et les économies d’énergie."
Chiffrés à 350 000 euros HT, les travaux ont en grande partie été financés par des aides publiques : 60 % ont été pris en charge par l’État au titre de l’Agence Nationale du Sport, puisque la piscine permet à nombre d’écoliers d’apprendre à nager. 10 % proviennent du Fonds Vert, au titre d’économies d’énergie et 10 % enfin ont été financés par le Conseil Départemental de la Corrèze. La commune de Saint-Martin-la-Méanne a donc réglé les 20 % restants, soit 70 000 euros, qu’elle n’a pas eu du mal à débloquer.
Passer aux énergies renouvelables
Mais le maire aimerait aller encore plus loin dans la rénovation énergétique de l’infrastructure, pour pérenniser l’existence de la piscine dans un contexte d’inflation. Son objectif étant de remplacer le système de chauffage de la piscine, actuellement chauffée au gaz, ce qui coûte cher à la municipalité.
Remplacer une énergie fossile par une énergie renouvelable, c’est quand même l’avenir.
Christian PairMaire de Saint-Martin-la-Méanne
La première solution serait de chauffer l’eau par des panneaux solaires, et le chauffage de l’ensemble du bâtiment serait généré, à plus long terme, par du chauffage à bois déchiqueté. " Ici, on est dans une région de bois, et on a des producteurs de bois déchiqueté sur le secteur " argumente Christian Pair.
Mais pour assurer l’avenir de la petite piscine de Saint-Martin-la-Méanne, l’édile espère compter sur le soutien de la communauté de communes et pourquoi pas rêver d’un grand bassin couvert et donc ouvert toute l’année.
Car s’il reconnait qu’avoir une piscine pour une si petite commune, c’est quasiment ‘suicidaire’ tant cela représente des dépenses financières, il est bien décidé à lui redonner une seconde vie.
Cette piscine, c’est un héritage. Elle a permis à des tas de générations de se retrouver l’été, de se faire des amis, de se faire des souvenirs extraordinaires, et à des tas d’écoliers d’apprendre à nager.
Christian PairMaire de Saint-Martin-la-Méanne
Lieu de convivialité et d’apprentissage, la petite piscine champêtre de Saint-Martin-la-Méanne accueillera les nageurs qui l’affectionnent tant, jusqu’en septembre.