La Chambre de Commerce et d'Industrie de la Corrèze (CCI 19) interroge ses entreprises et scrute leur état depuis le début de la crise du Covid-19. En ce début juin, tout n'est pas négatif, mais les perspectives sont incertaines.
Des effets avant même le début du confinement
Dès avant le début du confinement, du 10 au 13 mars 2020, la CCI 19 avait déjà réalisé une première enquête auprès de 358 entreprises, tous secteurs confondus.Il en ressortait, alors alors que l'inquiétude était plutôt moyenne, qu'il y avait déjà des impacts, notamment en terme de chiffre d'affaires, des baisses, de significatives à très fortes, à près de 44%, liés à la crise !
Très vite, et contrairement à d'autres crises, notamment celle financière de 2008, il nous a paru évident que cela allait très au-delà de ce qu'on pouvait croire.
Qu'il n'y aurait pas de latence entre les effets nationaux et départementaux. Et que ces effets allaient non seulement toucher tous les secteurs, mais également aussi bien en territoire urbain qu'en territoire rural. Tout cela était très inhabituel. [Anne Mambrini-Brenner, Responsable du Pôle Études et Développement territorial à la CCI 19]
Une accélération malheureusement constatée
Après le 17 mars, les craintes des analystes de la CCI se confirment.Une nouvelle enquête, réalisée dans la semaine qui suit cette date du confinement, et à laquelle participent cette fois beaucoup plus d'entreprises, 818 au total, montre l’emballement de la crise au niveau économique.
87% des entreprises sondées sont très impactées, un chiffre comparable à l'ensemble de la Nouvelle Aquitaine, 83% d'entre elles voient une chute de leur chiffre d'affaires, à plus de 50% pour 63% !
Il ressort également de cette étude que les mesures d'aides de toutes sortes ont tout de suite étaient sollicitées.
Des perspectives catastrophiques
Une troisième étude, réalisée du 7 au 13 avril, accroit encore plus les craintes pour l'avenir.
Comme partout ailleurs en France, les secteurs les plus touchés sont ceux de la restauration, de l'hôtellerie et des commerces.
Mais même les entreprises qui jusqu'alors tiraient un peu (et pour cause) leur « épingle du jeu », comme les transports ou l'agro-alimentaire, sont à leur tour fortement impactés.
Apparaissent aussi, de manière concomitante, à la fois un terrible besoin d'accompagnement pour les entreprises et les débuts de leur adaptation face à la crise.
En Corrèze comme ailleurs, ces annonces ont servi de véritable catalyseur. [Anne Mambrini-Brenner, Responsable du Pôle Études et Développement territorial à la CCI 19]
L'incertitude plane toujours fortement
Une dernière enquête, réalisée du 5 au 10 mai, confirme qu'il est encore bien trop tôt pour lever les doutes, pour mesurer ou même préjuger des effets de la crise sur l'économie corrézienne.Si l'on se voulait positif, on en retiendrait surtout qu'hormis peut-être dans le secteur de l'hôtellerie-restauration, la grande majorité des entreprises n'envisage pas de cessation d'activité, ni de mesures de licenciements. Mais ce n'est qu'une tendance, pas une certitude.
Chez nous comme ailleurs, tout dépendra de la rapidité, de la durabilité et de la forme de la reprise.
Oui, vous pouvez voir comme positifs les chiffres sur les perspectives de cessations d'activité, ou de licenciement, tout comme celui des quelques 24% d'entreprises qui envisagent de relocaliser au plus près leurs approvisionnements.
Mais tout cela est encore très incertain, notamment au regard des difficultés toujours énormes.
En tout état de cause, pour l'ensemble des secteurs, il va falloir beaucoup de soutien et, plus encore, redéfinir le « business model » et les stratégies marketing et commerciales. [Anne Mambrini-Brenner, Responsable du Pôle Études et Développement territorial à la CCI 19]