A Saint-Solve, au nord de la Corrèze, Maïté et Cédric font revivre l’auberge de la commune depuis plusieurs semaines grâce au dispositif national "1000 cafés". Le couple est accompagné et même salarié d'un groupe au début de l'aventure. Deux autres projets sont en cours en Limousin.
Arrivés du Maine-et-Loire, Maïté et Cédric se sont lancés dans une nouvelle vie dans la campagne corrèzienne. A leur manière, ils redynamisent Saint-Solve, moins de 500 habitants, en tenant l’auberge communale, fermée depuis trois ans.
La municipalité a voulu relancer l’établissement et a contacté le groupe SOS, structure privée d’entreprenariat social, qui souhaite ouvrir 1000 cafés dans la France entière. Le jeune couple avec enfant a été sélectionné parmi une quinzaine de candidats par le groupe en partenariat avec la mairie. "On a senti une fibre professionnelle chez Cédric et Maïté, avec le sourire, la volonté de convivialité" précise le maire, Daniel Freygefond.
Dispositif
Pas simple d'ouvrir un restaurant en terrain inconnu avec une crise sanitaire encore en cours. Mais avec l'opération "1000 cafés", tout est facilité. Le local est mis à disposition par la mairie. Les jeunes restaurateurs ont en fait la garantie d'un accompagnement financier et d'une assistance pour la gestion. "Les gérants disposent du statut de mandataire social non salarié. Ils sont rémunérés (base équivalente du SMIC), intéressés aux résultats de l'entreprise et peuvent être logés", indique le site.
"Au moins, on n'est pas à se demander si on va pouvoir se payer" dit Maïté. "On a une aide aussi pour faire la comptabilité".
Le cahier des charges prévoit aussi de s'approvisionner en circuit court ce qui est plus compliqué que prévu pour nos Angevins. "On a démarché quelques personnes mais on a par exemple un maraîcher qui n'a pas eu de bonnes récoltes l'an dernier à cause du temps", indique Cédric en découpant des oignons pour son plat du jour.
Multiservices
L'auberge de Saint-Solve propose aussi un peu d'épicerie, un dépôt de pain, un lieu de réunion et bientôt un relais-colis : autant de services qui avaient disparu. "C'est sympa comme lieu" dit cette habitante. "Avec le prix de l'essence qui augmente, je viens davantage ici !" comme des ouvriers d'une carrière toute proche qui ont fait du restaurant leur cantine.
Bientôt à Glanges
Un peu plus au nord, en Haute-Vienne, la commune de Glanges a également été sélectionnée pour développer un café restaurant fermé depuis décembre 2020. La maire loue le dispositif : "C'est hyper confortable de passer par SOS. Un gage de sécurité. Cela ne s'invente pas de recruter les bons gérants. Et c'est plus serein pour tout le monde d'avoir cet accompagnement en amont" explique Emilie Gillet.
Il faut dire que la commune investit avec plusieurs partenaires 500 000 euros dans la réhabilitation du bâtiment qui va abriter le restaurant au rez-de-chaussée et un tiers-lieu à l'étage. L'ouverture est prévue au printemps 2023. Un autre projet est en cours à Dompierre-les-Eglises.
L'opération "1000 cafés" a démarré fin 2019 et une quarantaine de cafés ont déjà ouvert en France. Un millier de villages sont actuellement candidats pour relancer un lieu de vie et d'échange dans les communes.