La sélection des 40 élu(e)s qui représenteront la race limousine au salon de l’agriculture s’est déroulée ce vendredi 21 janvier. Pour la quinzième année consécutive, Lubersac est l’antichambre de Paris. 186 postulant(e)s défilent cette année. Un retour au salon qui redonne le sourire aux éleveurs.
Sous la grande halle de Lubersac, les alignements de croupes millimétrés approchent la perfection. Vaches et taureaux sont sur leur trente et un. Ce soir, une quarantaine d’entre eux obtiendra son passeport pour le concours général agricole. Le point d’orgue du salon de l’agriculture de Paris qui se déroulera du 26 février au 6 mars. Le graal de la profession.
Sa suppression l’an dernier a été particulièrement mal vécue en Limousin. La crise sanitaire a aussi durement touché les élevages. L’annonce de son maintien cette année a donc redonné le sourire aux éleveurs. C’est particulièrement perceptible dans les allées ce matin.
Bonnet vissé sur la tête et écharpe enroulée autour du visage, Vincent Dumont s’affaire auprès de Pagnol, un beau taureau de 2 ans.
"On est soulagés de pouvoir retrouver les collègues et c’est toujours une fierté d’avoir un animal comme ça. Même si ce n’est pas sûr qu’il monte à Paris au vu de la concurrence aujourd’hui".
Un peu plus loin, deux génisses, Pâquerette et Paupiette ont droit à leur dernier coup de peigne. Leur propriétaire, un habitué du salon, se prépare aussi. Alain Pimpin est à sa façon lui aussi une bête de concours. Sa famille a le plus beau palmarès des élevages bovins de France, toutes races confondues. Il présente 6 animaux.
Que le salon revienne, c’est la plus belle chose qui pouvait arriver. C’est une bonne chose qu’on se retrouve tous ensemble pour parler de nos bons moments, de nos mauvais moments. C’est quelque chose d’important pour nous.
Alain Pimpin - Eleveur
Même satisfaction chez Olivier Lasternas, président du Herd Book limousin
"Le rendez-vous à Paris c’est quelque chose d’incontournable. C’est le premier salon agricole européen. Les éleveurs étaient vraiment dans l’attente de renouer avec cette tradition."
Il y aussi l’idée de récréer des liens d’un point de vue commercial. Nos exploitations souffrent énormément, même avant la période Covid. Arriver à faire le salon cette année c’est vraiment un signe porteur pour essayer de redémarrer.
Olivier Lasternas - Eleveur
La limousine ne se défend pas trop mal. Seconde race allaitante (à viande) derrière la charolaise, ses effectifs se maintiennent, voire croissent un petit peu. Il y a environ 1,2 millions de vaches au niveau national. Pas mal pour une race qui avait failli disparaître dans les années 60.
Le salon est donc une vitrine pour les éleveurs afin de montrer ce qu’ils font de mieux pour amplifier cette implantation nationale de la race ; et même internationale puisque les limousines sont présentes sur les cinq continents dans environ 80 pays.
Reste quand même une petite incertitude sur le bon déroulement du salon. "L’inquiétude c’est plutôt sur l’évolution des restrictions. On nous parle d’un allègement début février mais on ne sait pas trop dans quelles contraintes sanitaires on va pouvoir y aller. Est-ce que les conditions sanitaires sont vraiment toutes réunies pour pouvoir organiser des rassemblements comme ça ? On va laisser faire ça aux gens qui savent", conclut, philosophe, Vincent Dumont.
Les résultats de la sélection sont à retrouver sur le site www.limousine.org