Depuis le 21 juillet, une partie de la Corrèze est placée en état d'alerte renforcée pour la sécheresse. La Glane, qui approvisionne le bassin de la Xaintrie, est presque à sec, obligeant le recours à des camions citernes pour approvisionner le réseau d'eau potable.
C'est un système D qui a malheureusement tendance à se répéter. Ce n'est pas la première fois que le syndicat des eaux du Puy est contraint de recourir à l'utilisation de camions citernes pour approvisionner le réseau d'eau potable du bassin de la Xaintrie, et notamment la commune de Saint-Privat.
Ce fut déjà le cas lors des étés 2019 et 2020. "C'est assez dramatique car cela devient récurrent. Et surtout, c'est de plus en plus tôt, car là nous sommes en juillet, pas encore en pleine période d'étiage qui se situe fin août - début septembre", se lamente Joël Beylel, le président du syndicat des eaux.
Un mince filet d'eau
En cause : le niveau particulièrement bas de la Glane, le cours d'eau qui approvisionne normalement le bassin de la Xaintrie. Cette zone hydrographique, de même que celles de la Vézère et de la Dordogne, ont été placées par la préfecture en état d'alerte renforcée pour la sécheresse depuis le 21 juillet.
Depuis jeudi dernier, des camions citernes assurent le relais, à raison de plusieurs rotations par jour, en se branchant sur le réseau d'eau potable de la commune d'Argentat, qui est - lui - excédentaire "Nous avons citerné 90m3 jeudi, 120m3 vendredi, et nous avons repris ce lundi, après une petite pause ce week-end. On espère l'arrivée de dame pluie en milieu de semaine pour remonter le niveau du cours d'eau", explique Joël Beylel.
Trouver une solution pérenne
Pour Jean-Basile Sallard, maire de Saint-Privat - la commune la plus touchée -, le citernage ne peut être qu'une solution provisoire : "Il faut trouver des solutions pérennes. Des études ont été faites sur le territoire, de longue date. La piste d'un approvisionnement du côté du Cantal a été écartée, et aujourd'hui on s'oriente du côté de la Dordogne, vers Argentat".
L'option envisagée par le syndicat des eaux consisterait en effet s'approvisionner directement sur le réseau d'eau d'Argentat, qui pompe dans les nappes phréatiques de la Dordogne.
"Il y a urgence ! De mémoire d'anciens, ce n'est jamais arrivé que la Glane tarisse aussi tôt", soupire le maire de Saint-Privat.
Des sécheresses de plus en plus précoces et importantes, qui pourraient avoir des conséquences majeures pour les 1850 abonnés au réseau d'eau potable de Saint-Privat.
