Depuis trois ans, une ancienne cour de promenade de la maison d'arrêt de Tulle a été transformée en jardin, une initiative originale en milieu carcéral. Des détenus peuvent participer à des ateliers animés par l'association le battement d'ailes.
A l'ombre des murs de la maison d'arrêt de Tulle, Farid (son prénom a été modifié) met en terre, des tomates cerises, du basilic et autres plantes aromatiques ou médicinales. Deux fois par mois, il passe son après-midi dans une ancienne cour de promenade avec quelques autres détenus pour apprendre les rudiments du jardinage.
De la construction du bac, au paillage, en passant par le nom des plantes et leurs vertues, Farid découvre un nouveau monde : "Je n'avais jamais fait de jardinage. Je regardais mes grands-parents quand j'étais petit. On ne reste pas enfermés, on s'évade un petit peu."
Ces ateliers jardinages sont animés par des membres de l'association du "battement d'ailes". Ses militants apportent leur savoir faire et leur outillage, tandis que les serres de Tulle donnent la terre et les plants. Les murs de la prison, eux, stockent la chaleur et le micro-climat fait le reste.
"Quand on revient après quelques mois, on retouve une forêt de fleurs et de végétaux !", raconte Hélène Moneger; membre de l'association du battement d'ailes. "Les fruits, légumes poussent très bien."
Des ateliers pérénisés jusqu'à l'an prochain
Cela fait maintenant trois ans que ces ateliers ont été mis en place sous la houlette du service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) de la Corrèze. Et plus qu'un passe temps, ces activités permettent aussi aux détenus d'ouvrir leur horizon :"Il y a quelques années, un détenu qui avait participé au jardin a demandé par la suite d'intégrer un centre pénitentiaire, qui propose des formations spécifiques en horticulture", indique Laure Bonneau, directrice adjointe du SPIP de la Corrèze.Ces ateliers sont pérennisés jusqu'à l'automne 2018. Tous espèrent que les subventions seront reconduites pour l'année prochaine.