Quatre parkings de la ville de Tulle vont être rebaptisés, en accolant le nom d’un monument à leur nom actuel, celui d'illustres personnalités. Une décision du conseil municipal que dénonce l’ANACR, Association nationale des anciens combattants et amis de la résistance.
À Tulle, le parking Martial Brigouleix va être renommé Quartier de la Tour-Brigouleix, et le parking Pierre Souletie s'appellera désormais Victor Hugo-Souletie. Des changements de noms, voulus par l'équipe municipale, pour rendre plus facile la localisation de ces parkings.
"C'est fait pour que les gens qui cherchent un stationnement puissent se repérer par rapport aux grandes masses topographiques de la cité", explique le maire de Tulle, Bernard Combes (DVG), qui estime que ces nouvelles appellations ne nuisent pas aux noms des personnalités choisies, jusque-là, pour nommer ces parkings.
Un effacement de la mémoire ?
Les membres de l'Association nationale des anciens combattants et amis de la résistance (ANACR) sont bien loin de partager ce point de vue. Ils estiment cette décision inutile et révoltante : "Nous ne comprenons pas cette volonté de la mairie d'effacer une période de notre histoire qui nous touche personnellement", déclare Michel Trésallet, président de l'ANACR à Tulle.
Pierre Faucher, petit-fils d’Albert Faucher, résistant tué en juin 1944, et dont le nom baptise un des parkings de la ville, est inquiet. Si aujourd’hui le nom de son grand-père n’est pas menacé, car il ne fait pas partie des quatre sites rebaptisés, il craint de voir un jour sa mémoire disparaître. "C’est le déni de l’histoire. Petit à petit, on l'efface. L'oubli, c'est la mort de tous ceux qui ont donné leur vie et leur travail pour la France", dénonce ce dernier.
Une accusation d’effacement que réfute la municipalité, qui précise qu'à l'occasion de ces changements de dénomination, elle va poser des panneaux d’information biographiques sur les résistants concernés.
Les nouvelles signalétiques des parkings devraient être installées d'ici au mois mars prochain.