"Ça leur permet d'avoir un service public qui vient vers eux". Une brigade mobile de gendarmerie pour les zones rurales de Corrèze

Depuis le 1ᵉʳ mai, la Haute-Corrèze compte une brigade territoriale mobile de gendarmerie, l'une des trois nouvelles brigades annoncées en octobre dernier pour le Limousin. Basée à Bugeat, cette brigade de proximité va au plus près des habitants, sur un territoire où l'isolement guette.

Ce matin-là, deux gendarmes de la toute nouvelle brigade territoriale mobile de Haute-Corrèze sont dans la chambre de Jean-Louis Madrange, 84 ans, résident à l’EHPAD de Bugeat, pour l'aider à remplir sa demande de procuration pour les élections.

"C’est plus pratique pour moi, comme j'ai du mal à me déplacer. Sinon j'aurais appelé mon neveu pour qu'il m'amène voter, mais il faudrait aussi amener mon fauteuil, c'est compliqué", témoigne le vieil homme.

Rompre l'isolement

Apporter les services de gendarmerie auprès de la population la plus isolée, c’est la mission de Christophe Dussour et Laurent Blanchard au sein de cette nouvelle brigade.

Dans leur camion, ils couvrent vingt-sept communes des circonscriptions de Sornac, Bugeat, Meymac et Treignac.

"C’est un territoire immense, où il y a peu de population. Parfois, dans les villages, il n'y a plus qu'une maison ouverte. Les gens sont vraiment isolés. C’est un vrai plus pour eux, je pense, ça leur permet d'avoir un service public qui vient vers eux", décrit Christophe Dussour, commandant de la brigade territoriale mobile de Haute-Corrèze.

Une justice plus efficace

À bord de leur véhicule d'accueil mobile, les six gendarmes de la brigade apportent leurs services, sensibilisent la population, et peuvent également enregistrer les dépôts de plainte.

Ce jour-là, le procureur de la République de Tulle, François Tessier est venu assister à l'un de leurs déplacements : "Donc il n’y a aucune différence en termes de procédure entre ce qui sera fait ici et ce qui est fait à la brigade ?, s'assure-t-il. Aucun, confirme le gendarme. Et c'est plus facile pour la population qui a du mal à se déplacer dans les unités".

Pour le procureur de la République, cette brigade est un outil supplémentaire pour une justice efficace.

"Une enquête, d’abord, c'est une parole qui est recueillie. Une parole d'une victime qui va venir dénoncer des faits. Et plus on recueille cette parole de manière rapide, plus on va pouvoir enclencher rapidement les actes d'enquête nécessaires pour apporter la réponse. En cela, le déploiement de cette brigade mobile en Haute-Corrèze est vraiment un atout pour les procédures pénales qui vont être conduites sous mon autorité", explique-t-il.

Pour une audition dans le cadre d’un accident de la route, la brigade a posé son véhicule au plus près de cet habitant, très éloigné de la plus proche gendarmerie. Le commandant de la compagnie de gendarmerie d'Ussel, Arnaud Legros-Quenel confirme l'intérêt de ce service de proximité : "Le fait d’être au plus proche des gens, ça aide à libérer la parole. Les gens sont plus en capacité de nous faire confiance, de nous parler de problématiques d'ordre personnel ", constate-t-il.

Avec cette nouvelle brigade de proximité, la compagnie d'Ussel compte désormais 124 gendarmes, répartis en huit unités.