En Haute-Vienne, Creuse et Corrèze, des minutes de silence ont eu lieu à la mi-journée pour rendre hommage au fonctionnaire du fisc tué ce lundi soir dans le Pas-de-Calais.
L’émotion et le recueillement des agents des finances publiques de Tulle ce mercredi 23 novembre. Après le décès, ce lundi, d'un agent du fisc lors d'un contrôle chez un brocanteur, de nombreux rassemblements étaient annoncés partout en France à midi. Ce fut donc le cas dans la cité corrézienne où de nombreux agents se sont retrouvés sur le parvis de la cité administrative. Dans ce département, ils sont 325 agents, tous très choqués.
À Limoges également, un hommage était programmé à la mi-journée sur chaque site (Limoges, Saint-Junien, Bellac, Saint-Yrieix-la-Perche, Saint-Léonard-de-Noblat et Bessines). Tous les agents, parmi les 550 que compte le département de la Haute-Vienne, étaient invités à participer à ce moment de recueillement. Des rassemblements pour dire l'horreur et le choc après cet acte potentiellement prémédité qui a provoqué une vive émotion bien au delà de cette administration. "Tout le monde est sous le choc on pensait pas qu'une telle chose pouvait arriver" précise-t-on à Limoges.
En Creuse également, une grande partie des personnels étaient présents pour un hommage discret à l'intérieur des services.
Après le silence, l'écoute et le soutien
Dans la matinée, Gabriel Attal a reçu les quatre syndicats représentatifs de la DGFiP au ministère. Les échanges ont duré plus d'une heure et le ministre "était plutôt à l'écoute", a commenté auprès de l'AFP Olivier Villebois pour la CGT Finances publiques. Des groupes de travail vont être mis sur pied pour travailler à la sécurité des agents lors des contrôles fiscaux, a-t-il ajouté. Les syndicats ont demandé au ministre de "porter une parole publique forte" contre le "fonctionnaire bashing" et pour renforcer le consentement à l'impôt, complète Anne Guyot-Welke (Solidaires Finances publiques). "On a eu confirmation d'un soutien psychologique poussé" pour les agents du centre dont dépendait l'agent tué, et de la réactivation d'une cellule d'écoute nationale mise en place pendant la pandémie de Covid-19, s'est-elle félicitée.
L'ensemble des syndicats des finances publiques ont eux décidé de suspendre leur communication nationale de campagne dans le cadre des élections professionnelles (du 1er au 8 décembre) jusqu'à vendredi.
Rappel des faits
Le fonctionnaire du fisc s'était rendu lundi vers 14H00 au domicile du brocanteur de 46 ans, en compagnie d'une inspectrice "pour effectuer une vérification de la comptabilité". Le brocanteur a alors séquestré les deux agents avant de tuer l'inspecteur puis de se donner la mort par arme à feu, a indiqué mardi le procureur d'Arras, Sylvain Barbier Sainte Marie. La victime, un inspecteur principal des finances publiques âgé de 43 ans, est décédée "de plusieurs coups de couteau portés dans le dos et au thorax". Sa collègue, 39 ans, est fortement choquée psychologiquement. Elle a été prise en charge par les secours, avant d'être auditionnée.
L'enquête, menée par la section de recherche de la gendarmerie des Hauts-de-France, est ouverte des chefs de séquestration et d'assassinat. Les liens utilisés pour attacher la victime et sa collègue, dont des colliers de serrage, "avaient été probablement achetés avant les faits", sachant qu'un rendez-vous avait été fixé pour le contrôle, a détaillé M. Barbier Sainte Marie lors d'une conférence de presse.