Forgès, entre Tulle et Argentat-sur-Dordogne en Corrèze, est un petit village de 255 âmes. Avec cette particularité, le bourg ne compte pas moins de trois brocanteurs et un antiquaire ! Plus complémentaires que concurrents, les quatre boutiques attirent chineurs et touristes, et redonnent vie à la commune.
Les gens, ils disent que même sur les trottoirs, ça bouge ! Il y a plein de monde, les visiteurs posent leurs voitures et à pied, font tout le village.
Caroline Gavinbrocanteuse
Elle n’en revient pas, Caroline Gavin, de l’attrait que son commerce et trois autres ont redonné à Forgès. Il faut dire, depuis quatre ans, ce petit village corrézien connaît une prolifération de puces. Non, pas les nuisibles, mais celles que fréquentent chineurs et autres amateurs d’antiquités.
Les quatre brocanteurs
La première à s’installer fut Jacqueline Van Oosterhout, une Hollandaise qui a transformé un ancien garage en cabinet de curiosités. En voilà une.
Franck Pessin, qui était brocanteur nomade, est revenu s’installer sur ses terres familiales. En voilà deux.
Caroline Gavin, elle, a repris l’ancien hôtel-restaurant qui était fermé depuis dix ans, pour à son tour faire une brocante. En voilà trois.
Et David Labeylie, et son épouse, avait eux racheté, juste avant la Covid, le seul magasin d’antiquaire que comptait à l’époque le village. En voilà quatre.
Comme les Trois Mousquetaires !
Complémentarité et non concurrence
Trois brocantes et un antiquaire dans ce tout petit village, on pourrait penser que cela fait beaucoup. Mais non, les concernés pensent justement le contraire. Selon Jacqueline Van Oosterhout, justement, le fait d’être quatre "attire du monde. Durant l’été, il y a beaucoup de camping-cars qui s’arrêtent, et des touristes, qui viennent visiter Argentat-sur-Dordogne". On l’avait compris, Caroline Gavin pense de même. Pour elle, tous profitent de cette émulation.
D’autant que, comme le fait remarquer Franck Pessin, "on ne fait pas tous la même chose, on n’a pas les mêmes prix. On est en fait beaucoup plus complémentaires que concurrents."
Même son de cloche chez David Labeyrie. Cet ancien cadre, amoureux du style rétro, avait tout plaqué pour s’installer là, avec son épouse, quand la Covid est venue tout arrêter. "Pendant deux ans, c’était fermé, donc il faut se reconstituer une clientèle. Et c’est un travail de longue haleine. Mais là, ça commence à bien prendre, d’autant plus maintenant que l’on est quatre, donc oui, oui, ça marche bien."
Caroline Gavin va même plus loin. "Il y a plein de monde, j’espère que ça va redonner de l’élan à Forgès. Que la boulangerie va rouvrir, il faudrait qu’il y ait une petite épicerie. Et pourquoi pas d’autres brocanteurs !"
Forgès est désormais connu comme le village des Brocanteurs. Ou comment une passion commune, la brocante, peut aider un petit bourg corrézien à se faire un nom.