De plus en plus de patous, des chiens de bergers chargés de surveiller les brebis, sont présents en Corrèze. C’est notamment le cas dans la tourbière du Longeyroux. Un animal qui assure la sécurité des troupeaux et que les randonneurs ne doivent pas approcher de trop près.
La tourbière du Longeyroux, Fabrice Merhand la connaît comme sa poche. Depuis seize ans, le berger originaire de Bretagne arpente les 350 hectares de cette zone humide du plateau de Millevaches. Un éleveur qui veille sur ses ovins avec tous ses chiens dont un patou.
Son rôle, c'est de protéger les brebis contre les prédateurs éventuels. Ça peut être le loup, les chiens errants. Ça peut être aussi les renards en période d'agnelage. Celle-ci a 18 mois et ça se passe bien.
Fabrice Merhand, berger
Une patou toute jeune, mais qui connaît son métier. Les prédateurs ont intérêt à se tenir à carreaux. Les loups en particulier. L’un d’entre eux a été abattu en mai dernier après avoir attaqué une centaine de brebis et moutons. Mais du loup, le berger n’a pas vraiment envie de parler. Ce jour-là, des touristes visitent la tourbière.
"Il faut s'imaginer il y a un siècle un territoire avec seulement 5% de taux de forêts, explique Julien Trolong représentant de l'Association pour le Pastoralisme de la Montagne Limousine (APML). Des landes et des tourbières à perte de vue. Il y avait une pratique de l'élevage avec beaucoup de brebis, de moutons qui, étant là, pâturaient, faisaient qu'il n'y avait pas d'arbres qui poussaient."
En surplomb de la tourbière, les touristes ont le droit à un cours de rattrapage sur l’histoire de ce site remarquable, avant de rejoindre le berger qui s’avance à grands pas avec son imposant cheptel. Sans se laisser distraire, le patou poursuit son travail. Protéger. Surveiller. Sous le regard plus ou moins averti des petits vacanciers.
C'est un chien qui surveille les moutons dans leur enclos.
Un jeune touriste
Il garde les moutons pour qu'ils ne se fassent pas attaquer ou alors qu'ils partent du troupeau.
Un autre jeune touriste
C’est l’occasion rêvée de faire connaissance avec ce chien de berger. Mais à distance et en respectant bien les consignes.
"Il ne faut pas chercher à être agressif parce qu'on a perdu face à un patou. Le mieux, c'est d'être tranquille, de siffler si on n'est pas à l'aise. C'est sûr, ce n'est pas évident, mais en tout cas, siffler, montrer qu'on est décontracté, être détaché, s'éloigner, ne surtout pas regarder le patou.", conseille le berger Fabrice Merhand.
En tout cas, avec lui, les troupeaux se sentent en sécurité et ils peuvent aider à l’entretien de cette tourbière qui stocke à la fois du carbone et de l’eau.
Ça se comporte un peu comme des éponges qui retiennent l'eau et il y a beaucoup de rivières qui prennent source dans la tourbière. Par exemple, ici, le Longeyroux c'est la source de la Vézère.
Sonia Guittonneau, chargée de mission au Conservatoire des espaces naturels de la Nouvelle-Aquitaine
La gardienne de la tourbière, elle, a déjà repris ses quartiers. Attentive aux brebis. Une patou à bonne distance du berger et...toujours en alerte.