VIDÉO. Un nouvel arrêté anti-incendie en Corrèze pour faire face au réchauffement climatique

Le réchauffement climatique bouleverse déjà nos conditions de vie. En Corrèze, par exemple, le risque de feux de forêt est désormais plus important. Conséquence : le préfet a présenté ce lundi 19 juin son plan de prévention des incendies à l'école Forestière de Meymac.

Un drone d’un nouveau genre dans les airs, en Corrèze ce jour-là, tous les regards se portent dessus. Lors d'un feu de forêt, c'est un soutien précieux pour les pompiers, avec sa caméra et son haut-parleur. Un drone qui permet de localiser les zones incendiées sans exposer les hommes aux sols, il peut aussi sauver des vies.

« Ça nous permet, sur des reconnaissances, soit de transmettre des messages à des victimes potentielles, où au personnel sur le terrain. Et, l'éclairage nous permet par temps de nuit, soit de faire des recherches, soit d’éclairer une zone pour les personnels au sol », détaille l'adjudant-chef Antoine Terrible, référent départemental de l'unité drone.

Pour renforcer l'unité drone des pompiers de la Corrèze, l'État va subventionner un deuxième appareil. Ce lundi à Meymac le Préfet a également promis près de 900 000 euros pour remplacer six camions citernes vieillissants par ces engins mieux conçus pour protéger les soldats du feu.

« Le sapeur-pompier quand il est pris par le feu, il vient regagner l'arrière du camion à cet endroit où est fixé son tuyau. S’il est pris par les fumées, il suit ce balisage en jaune sur le camion, il peut ensuite prendre place dans la cabine, où il peut disposer de l’air respirable qui est relié dans une bouteille d’air comprimé, en appliquant un demi masque sur son visage avec une tenue de feu complète », explique le capitaine Mickaël Coly, formateur feux de forêt.

 Il y a la lutte, mais aussi, mais aussi la prévention. Pour cela, l’arrêté de 2015 sur l’emploi du feu en Corrèze, a été clarifié.

« Les températures montent, la forêt devient fragile, et il faut nous habituer à avoir les bons comportements. Avoir en tête qu’est-ce qui est permis, qu’est-ce qui ne l’est pas ? Que ce soit pour les feux chez soi, les feux agricoles, mais aussi les lampions, ou encore les feux d’artifice. Toutes ces questions trouvent leur réponse dans le nouvel arrêté », réaffirme Etienne Desplanques, le préfet de la Corrèze.

Autre mesure à l’étude, celle de sensibiliser les propriétaires à l’obligation de débroussaillement. Les inciter à créer des pistes. Une anticipation nécessaire des incendies à venir.

Les feux de forêt sont une préoccupation assez récente en Corrèze. Les 150 pompiers professionnels, les 1 200 volontaires servaient surtout d’appui lors d’incendies dans le sud de la France. Mais, l'an dernier, avec 245 départs de feu, 70 hectares partis en fumée, les feux de forêts sont devenus un sujet brûlant en Corrèze. D’où cette annonce de moyens supplémentaires, faite ce lundi par le préfet de la Corrèze Etienne Desplanques au lycée forestier de Meymac.

Quels sont ces moyens supplémentaires ?             

"Ce sont des moyens pour être plus efficace, pour les sapeurs-pompiers sur le terrain.  Nous allons financer, dès cette année, des moyens de drones, grâce à ce qu’on appelle des fonds verts. Une enveloppe pour la transition écologique. Et ensuite, sur les trois prochaines années, nous allons financer pour plus d’un million d’euros, six camions supplémentaires de luttes contre les feux, et deux PC de commandement, qui vont arriver jusqu’en 2026, que nous financeront jusqu’à 50% pour l’État, en lien avec le SDIS."

L’idée, c’est aussi de bâtir un plan de prévention des risques incendies ici en Corrèze, avec notamment des pistes forestières, avec notamment des obligations de débroussaillages ?

Aujourd’hui, nous devons prendre des décisions qui auront des effets dans cinq ou dix ans. Si on ne prend pas maintenant ces décisions, on ne sera pas capable par exemple dans nos forêts d’avoir les pistes forestières qui pourront être nécessaire dans le cas de grands feux, dans les années qui viennent. J’ai souhaité lancer cette action avec l’ensemble des acteurs de la filière bois.

La prévention commence dès maintenant avec l'arrêt des jets de mégots de cigarette dans la nature, ou encore avec l'arrêt de l’écobuage. Pour rappel, 90% des feux de forêts sont d’origine humaine.