Depuis un an, les politiques des hôpitaux ont parfois beaucoup varié, notamment sur les modalités d'accueil des visiteurs. Les visites aux proches hospitalisées, interdites au début de la pandémie, sont en général autorisées dans les établissements de la région, avec des restrictions importantes.
C'est une question devenue récurrente, posée par des proches ou rédigée sur les réseaux sociaux. Depuis le début de la pandémie, les restrictions concernant les visiteurs des hôpitaux sont importantes, et parfois évoluent au fil des mois. D’où cette interrogation : peut-on aujourd'hui visiter une personne à l'hôpital ?
Au printemps 2020, la restriction totale des visites dans les Ehpad, les difficultés rencontrées par les malades à l'isolement ou encore les femmes, obligées d'accoucher seules (et parfois masquées) ont marqué les esprits. Plusieurs associations, et notamment la fédération France Asso santé étaient alors montées au créneau. Un an plus tard, la situation est tout autre.
Un état de sidération
"Lors du premier confinement, nous avons tous vécu un état de sidération. Il y a eu un arrêt total de tout espace de liberté", se souvient Géraldine Goulinet-Fité, coordinatrice régionale de France Asso Santé, particulièrement sollicitée en cette période.
Aujourd'hui, des restrictions persistent, mais sont liées à l'organisation : il faut respecter la distanciation sociale, un certain nombre de visiteurs…
La situation s'est beaucoup assouplie. Nous n'avons pas, à ce jour, en Nouvelle-Aquitaine, de retours de patients ou de visiteurs qui nous parlent à nouveau de d'interdiction de circuler.
Ces restrictions persistantes, appliquées dans les hôpitaux, suivent pour la plupart les recommandations de l'Agence régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine. Libre ensuite aux établissements de les adapter à leur fonctionnement. Et alors que dans les régions les plus touchées comme le grand Est ou l'Ile-de-France, il est très difficile de rendre visite aux patients hospitalisés, dans la région, les règles sont plus souples.
Un visite par jour au CHU Bordeaux
A Bordeaux, le CHU n'autorise qu'une visite par patient et par jour, et ce, pendant une heure maximum. Les visiteurs ne doivent pas présenter de symptômes de la Covid-19, et les malades en chambre double doivent s'accorder : la présence dans une chambre, de deux visiteurs simultanément est interdite. Sauf situation particulière, la présence d'enfants de moins de 15 ans l'est tout autant. Un protocole qui s'applique dans tous les services, réanimation inclue mais aussi pour les femmes venues accoucher à la maternité de l'hôpital.
A Dax, les chefs de service s'organisent
Au centre hospitalier de Dax, dans les Landes, département relativement épargné par la Covid-19 à ce jour, la situation est différente, et varie en fonction des services. "Nous n'avons que très peu changé les règles entre le premier, le deuxième, et le troisième confinement", confirme l'établissement.
Dans la plupart des services, les visites sont autorisées, avec des restrictions. Le centre hospitalier a publié sur son site Internet un tableau précisant les modalités de visite en fonction des services. "L'hôpital a laissé chaque chef de service décider de ce qui était le plus adapté", précise le centre hospitalier.
Ainsi en cardiologie, un seul patient est autorisé par chambre, contre deux en gastro-entérologie. En neurologie, la visite ne peut excéder une heure, en urologie, aucune limitation des visites n'a été décidée, dans le respect, encore et toujours, des gestes barrières.
Vigilance
Qu'en est-il du droit du patient et de ses visiteurs ? Les modalités de visites des patients hospitalisés ne font pas l'objet d'une loi, mais sont inscrites dans la réglementation de chaque établissement. "A charge pour les hôpitaux de rappeler les contraintes et les horaires sur leur site Internet mais aussi dans leur livret d'accueil. Ils ont une obligation d'affichage", rappelle Géraldine Goulinet-Fité.
La coordinatrice régionale de France Asso Santé, l'assure, la fédération reste extrêmement attentive à la dégradation de la situation en Nouvelle-Aquitaine. Le 11 avril, le taux d'incidence dans la région était de 198 cas pour 100 000 habitants, contre 325 à l'échelle nationale.
"Les voyants ne sont pas toujours pas très bon, et rien ne dit qu'il n'y aura pas à nouveau une bascule", note Géraldine Goulinet-Fité. On n'est pas à l'abri d'une crispation des établissements, si jamais ils devaient à nouveau se retrouver sous une très forte tension. Nous restons très vigilants ".