Le lycée professionnel Delphine Gay est fermé pour deux jours au moins : dix assistants d'éducation sur onze sont absents. La surveillance et la sécurité des élèves ne sont donc plus assurées.
Au lycée professionnel Delphine Gay de Bourganeuf, les AED (assistants d'éducation) manquent à l'appel.
La vie scolaire est désorganisée
Ils sont habituellement onze pour assurer l'accueil des élèves, la restauration scolaire, la surveillance à l'internat, mais aujourd'hui, un seul est apte au service.
Parmi les dix autres, un tiers souffre du covid, les autres sont pour la plupart déclarés cas "contacts" de ces malades, un autre était déjà cas "contact" par ailleurs. Les AED sont donc priés de rester chez eux, ce qui désorganise complètement le service.
Impossible de fonctionner dans ces conditions, et dès mercredi dernier, la décision a été prise de fermer l'internat. La moitié des élèves le fréquente car certains viennent de loin pour les formations dispensées dans ce lycée professionnel spécialisé dans l'esthétique, les services à la personne et l'hôtellerie/restauration. "Je ne pouvais pas laisser 200 élèves répartis dans sept dortoirs sans surveillance," explique Laurence Chronopoulos, la proviseure.
La continuité pédagogique
Le lendemain, la fermeture de l'établissement était annoncée pour les mêmes raisons, "vendredi, les professeurs, ont veillé à ce que les élèves qui n'ont pas d'ordinateur chez eux soient équipés", explique la responsable de l'établissement.
Car dès ce lundi, la continuité pédagogique a été mise en place. Cours via pronote, exercices, visioconférence, chaque enseignant s'adapte, et les élèves également.
Certains d'entre eux ne sont pas concernés parce qu'ils étaient en période de stage en entreprise. Le lycée accueille en effet 300 élèves en filière professionnelle, 70 apprentis et 25 stagiaires de formation professionnelle.
Sur ces 400 "apprenants", toutes filières confondues, 60 étaient absents en fin de semaine dernière, en raison du covid. "Cela nous fait beaucoup de choses à organiser avec d'un côté la défaillance de la vie scolaire, et tous les jours des cas contacts en plus parmi les élèves pour lesquels il faut appeler les parents afin qu'ils viennent les chercher", explique Laurence Chronopoulos, la proviseure de Delphine Gay, avant d'ajouter "c'est terrible, mais on y arrive !"
A quand la réouverture ?
L'établissement sera-t-il en mesure d'ouvrir mercredi comme prévu ? "En fonction du protocole sanitaire, on fait des projections toutes les demi-journées, et d'après nos prévisions, les élèves et les enseignants devraient revenir dans les délais annoncés, et l'internat pourrait également rouvrir", précise la proviseure.
La fermeture même temporaire de l'établissement aurait-t-elle pu être évitée ? Avec davantage d'AED, certainement, estime Pierre Gautret, le secrétaire départemental de l'UNSA Education de la Creuse. "Il y a une pénurie sur le département, depuis des années nous demandons davantage d'AED, ils ne sont pas assez nombreux et au moindre problème, ça craque, car il n'y a pas beaucoup de marge de manœuvre", constate le représentant syndical.
Quand les effectifs sont au complet, le lycée Delphine Gay de Bourganeuf a suffisamment d'AED, précise sa proviseure.
Le manque d'AED sur l'ensemble du département ne permet cependant pas de créer un vivier de surveillants disponibles pour faire face aux difficultés de ce type, selon le syndicaliste