Depuis 1937, le pont des Roudières, qui enjambe la Petite Creuse dans le département éponyme, permettait de relier les communes de Boussac-Bourg et de Saint-Silvain-Bas-le-Roc. Déjà interdit depuis presque vingt-cinq ans aux véhicules de plus d'une tonne et demie, il vient d’être totalement fermé à toute circulation, même piétonne, du fait de sa vétusté et de sa dangerosité. Et il n'est pas près de rouvrir...
Dans la chanson, il serait en bois, mais là, le petit pont est en béton. Et pourtant, lui aussi ne tient plus guère !
Depuis presque quatre-vingt-dix ans, le pont des Roudières permet d’enjamber la Petite Creuse, entre Boussac-Bourg et Saint-Silvain-Bas-le-Roc. 75 mètres de long, sept mètres de large et deux fines rambardes, dont aujourd’hui un grillage interdit l’accès, même aux piétons.
Dès les années 80, des fissures avaient fait leur apparition, et le franchissement avait été en partie interdit aux véhicules lourds. Mais la rénovation semblait trop onéreuse pour les deux communes.
Récemment, elles ont profité d’un dispositif national gratuit d’inspection de l’ouvrage. Face au diagnostic, plutôt mauvais, elles ont poussé les investigations, et le verdict est tombé, sans appel : le pont pourrait s’effondrer, à tout moment !
La gêne est importante pour les riverains, qui l’utilisaient notamment pour rejoindre la N145, plus au sud.
Trop cher
Le retour du pont serait donc souhaité, mais, tout pour comme ses précédentes rénovations, les communes de Boussac-Bourg et Saint-Silvain-Bas-le-Roc vont se heurter à une impossible question financière : une rénovation est estimée entre un million et demi et trois millions d’euros, solution qui plus est non pérenne, une reconstruction après démolition coûterait, elle, près de six millions d’euros !
C’est impossible d’investir autant d’argent ! C’est un pont qui fait 75 mètres, c’est énorme, pour refaire un pont pareil. Six millions d’euros, tout de suite, ça nous a transis !
Patrick Franchaissemaire de Saint-Silvain-Bas-le-Roc
Le Centre d’Études et d’Expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement (CEREMA), peut financer jusqu’à 500 000 euros pour un ouvrage. Mais il s’interroge sur l’utilité d’un tel projet.
Les deux municipalités devraient, elles, monter un dossier en commun pour financer le reste à trouver, et sans doute passer par l’emprunt.
Peu de chance donc que le pont des Roudières finisse refait comme dans la chanson, et rende à la Petite Creuse son vieil air d’autrefois…