Le plan particulier pour la Creuse signé le 5 avril comprend la possibilité d’une "création d'une filière chanvre thérapeutique". Interrogé sur le sujet, le Premier ministre Edouard Philippe a jugé qu’il serait "absurde" de ne pas y réfléchir.
Lors de son déplacement à Felletin dans la Creuse, Edouard Philippe n’a pas manqué d’évoquer un dossier cher aux Creusois, à savoir le cannabis thérapeutique. Dans la Creuse en effet, une culture de cette plante à des fins médicales fait partie des projets de développement envisagés.
"Il y a beaucoup de pays qui travaillent là-dessus, beaucoup de pays qui le permettent. Il serait absurde de ne pas se poser la question et c'est dans cet esprit que nous voulons travailler avec les porteurs du projet", a expliqué le Premier ministre à la presse.
Aujourd'hui, 21 pays de l'Union européenne autorisent le cannabis à usage thérapeutique, mais pas la France.
"Ce qu'ont dit les porteurs de ce projet est qu'il ne fallait pas s'interdire d'imaginer l'utilisation à des fins thérapeutiques des molécules qui sont contenues par cette plante", a poursuivi M. Philippe. "Donc évidemment, on doit pouvoir réfléchir à innover, à expérimenter en le faisant de façon très encadrée. Il ne s'agit pas du tout de mettre en péril la santé publique (...) Nous souhaitons effectuer les choses de façon très encadrée", a-t-il insisté, "vous pensez bien que l'avis des plus hautes autorités qui encadrent l'utilisation des médicaments est indispensable".
Ce projet de cannabis thérapeutique, comme l'un des axes de développement d'un des départements les plus pauvres de France, est emmené par Eric Corréia, président du Grand Guéret. Cet infirmier anesthésiste, formé à la prise en charge des douleurs, a rallié à sa cause d'autres élus locaux.
Par le passé, la ministre de la santé Agnès Buzyn avait elle aussi expliqué que le débat était ouvert, et que le cannabis thérapeutique "pourrait" arriver en France.