Donner à chacun les mêmes droits face à la maladie. Lutter contre le manque de médecin en zone rurale, c’est l’un des enjeux primordiaux en Creuse où pourtant les services de santé n’en finissent pas de disparaître. La dernière menace en date plane sur l’équipe mobile des soins palliatifs de l’hôpital de Guéret.
« Ça fait de la peine », regrette Catherine Daniel dans une voix fluette quand on lui apprend la nouvelle. Rencontrée ce jour au sommet de la commune de Saint-Julien-Le-Petit, au pied de la fontaine Sainte-Geneviève, la patiente est amère. Catherine Daniel aime se balader au bon air pour se ressourcer et penser à autre chose. Cette passionnée de randonnée avait découvert ce site seulement quelques jours avant d’être diagnostiquée d’un cancer du sein. Depuis trois ans, elle se bat contre la maladie. La mise à l’arrêt de l’équipe mobile de soins palliatifs, la patiente ne la comprend pas.
« Ça me fait de la peine, insiste-t-elle, parce que je me dis que ce que j’ai eu moi, peut-être que quelqu’un en a besoin. Moi je l’ai eu, c’est fait. J’ai relevé la tête, et maintenant, je connais, je comprends. Je ne suis plus aussi victime, que quand ça m’est tombée dessus », explique Catherine Daniel, patiente de l’équipe mobile de soins palliatifs de l’Hôpital de Guéret.
Au total près de 210 personnes bénéficiaient du service mobile de soins palliatifs à l’hôpital de Guéret. Cette fermeture ne va faire qu’aggraver l’offre de soins disponible pour les populations du département, selon les syndicats.
« On imagine bien que sur ce genre d’équipe, il faut de la proximité », affirme Emmanuelle Tschirhart, secrétaire CGT - CH Guéret. « L’équipe de soins palliatifs intervient également à domicile, donc comment imaginer qu’une équipe de Limoges, pourrait intervenir sur le département et absorber absolument l’intégralité des patients creusois ? Ce n’est pas possible ! », prévient-elle.
D’après l’hôpital de Guéret, ce n’est pas un problème de budget mais bien un manque d’effectifs qui a provoqué cette fermeture.
« Il nous manque actuellement une psychologue qui est partie », explique Dominique Devesa Mansour, présidente de la commission médicale au Centre Hospitalier de Guéret. « Nous avons réussi à recruter une assistante sociale et la psychologue étant une pièce maîtresse dans cette équipe, il nous a semblé plus juste et plus sécure de fonctionner en procédure dégradée », assume-t-elle.
Pour Catherine Daniel en tout cas, le Centre hospitalier de Guéret lui a déjà annoncé que le suivi à domicile était interrompu.