La chasse en Creuse a un nouveau visage : il s’agit de Claire Thieriot. Cette éleveuse de 39 ans, a été nommée, ce samedi 17 avril 2022, présidente de la Fédération départementale des chasseurs de La Creuse. Elle remplace Jean-François Ruinaud, qui était au poste depuis 28 ans.
Fourche en main, dans son exploitation de Châtelus-le-Marcheix, Claire Thierot explique pourquoi elle a lancé sa propre liste aux élections de la Fédération départementale des chasseurs de La Creuse : « J’estimais qu’on n’était pas assez proche de nos adhérents et qu’il fallait qu’on soit plus dans l’air du temps et dans la communication ».
En tant qu’agricultrice, la nouvelle présidente veut insister sur le lien entre son métier et sa passion : « Sans les chasseurs, il y aurait beaucoup de difficultés à réguler les populations notamment de grand gibier qui cause beaucoup de dégâts aux cultures. En tant qu’agriculteur et chasseur, on est amène de mieux trouver l’équilibre agro-silvo-cynégétique ».
La chasse aux détracteurs
Silhouette élancée et longue chevelure en queue de cheval, la jeune femme casse avec l’image traditionnelle du chasseur. Titulaire d’un master 2 Pro écologie-biologie des populations, elle souhaite dynamiser l’image de la chasse sur internet et sur les réseaux sociaux : « C’est essentiel de communiquer. Nous devons démocratiser la chasse, la faire connaître car il y a une méconnaissance du grand public par rapport à la chasse ». Au passage, la nouvelle présidente souhaite aussi être plus réactive face aux détracteurs de la chasse, nombreux sur les réseaux sociaux.
La tradition chevillée au corps
Claire Thieriot n’est pas issue d’une famille de chasseurs. Elle a découvert la chasse avec son compagnon, lui-même agriculteur et chasseur. Depuis, ils chassent ensemble tous les week-ends.
Au sein de la fédération des chasseurs, où elle était déjà administratrice depuis 9 ans, la jeune femme a dû faire ses preuves pour s’imposer. « C’est un milieu encore assez macho, on peut le dire. Au début on n’est pas forcément considérée, mais une fois qu’on a fait ses preuves, on est accueillie à bras ouverts». Aujourd'hui, elle est la première femme à devenir présidente d'une fédération de chasseurs en Limousin.
Si elle entend dépoussiérer l’image de la chasse, la jeune femme reste en revanche très attachée aux pratiques de la discipline. A ce titre, elle défendra tous les modes de chasse, y compris les plus controversés comme la glu : « Ces chasses sont ancestrales. Elles font partie de nos traditions, de notre patrimoine, et elle méritent d’être défendues ». Une mission, parmi d'autres, que la nouvelle présidente, par ailleurs mère de famille, aura à cœur de tenir au cours des 6 prochaines années.