De toute évidence, cet été la France sera la destination (contrainte) des Français pour leurs vacances. Alors pourquoi ne pas regarder à côté de chez soi : vacances heureuses, vacances en Creuse ?!
Oubliés l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la Grèce, les frontières ne seront peut-être pas ouvertes d'ici à l'été. Les touristes vont même peut-être délaisser le littoral et ses plages pour ne pas subir des contraintes de distanciation sociale sur le sable... Alors, certains départements peuvent-ils jouer la carte du patriotisme touristique ?
Début mars, la Creuse s’était affichée dans le métro parisien pour une grande campagne de promotion de son territoire. L’effet avait été immédiat avec des réservations dans les gîtes ou les chambres d’hôtes. Patatras, quinze jours plus tard, le confinement était décrété.
Ceux, assez nombreux, qui en quelques heures décidaient alors de partir vers ce département du Limousin, n’étaient pas des touristes, mais des parisiens ayant une résidence secondaire sur place pour vivre confinés à la campagne plutôt que dans 60 mètres carrés au 4 ème étage.
Les vrais touristes, eux, ils sont bien sûrs absents durant ces vacances de printemps qui marquent d’ordinaire le début de saison. Et elle s’annonçait bonne : "Les réservations étaient bien parties, on s’attendait à recevoir beaucoup de monde" explique Nicolas Simonet responsable de Creuse Tourisme. "Là on sait que pour mai, juin, voire début juillet, les gens ne vont pas se déplacer. Il y aura les contraintes sanitaires et puis les finances. Ceux qui n’auront pas touché de salaires ne pourront pas partir."
Heureusement, la Creuse n’est pas la destination la plus chère de France. Autre carte à jouer, se vendre comme une destination sûre pour le déconfinement : "Aujourd’hui, la Creuse est l’un des départements les moins touchés par l’épidémie. Cela va et doit rassurer les vacanciers. Ici il y a de la place, on ne va pas se marcher les uns sur les autres. La distanciation sociale elle est naturelle. Nos paysages, notre verdure, notre ruralité, le calme, c’est ce que vont rechercher les français cet été. De la zénitude", détaille Nicolas Simonet.
"Le gouvernement en appelle cette semaine au patriotisme touristique. La Creuse est faite pour cela. Nous sommes à moins de 4 heures en voiture de Paris, Bordeaux ou Lyon, sans compter les habitants de Haute-Vienne, de l’Indre, de Corrèze qui peuvent, et doivent, venir, pour découvrir des merveilles à proximité comme la vallée des peintres à Crozant. Nos 900 hébergements sont prêts. J’espère que les gens viendront. C’est important pour le tissu économique et social."
Creuse Tourisme est d’ailleurs très réactif avec sur sa page Facebook un clip très récent intitulé : « Restez chez vous, la Creuse vous attendra ». Les commentaires pour saluer cette destination sont déjà très nombreux. Un espoir ?
Ce territiore souvent moqué, érigé comme antithèse de l’urbanité, tient peut-être sa revanche
Une de ses célèbres et fidèles résidentes, Anny Duperey, confinée à Paris, n’attend d’ailleurs qu’une chose : revenir dans sa maison de Châtelus-Malvaleix : "Je me précipiterai sur mon potager ! Dieu merci le gouvernement a autorisé la réouverture des jardineries. Il y'avait quelque chose d'injuste car les grandes chaines pouvaient ouvrir, alors que mon cher camarade Glomot (l'expert de France Bleu Creuse) ne pouvait plus exercer. Bon ça maintenant ça y'est, les plants de légumes sont un produit de première nécessité, et j'en suis très heureuse" a-t-elle racontée il y a quelques jours au micro de France Bleu.Votre bout du monde au cœur de la creuse. C’est un des slogans du tourisme local. Il n’aura jamais été autant d’actualité que cette année.