C’était un projet humaniste et universaliste qui a fait vibrer des générations entières. Voici l'histoire des « Moulins des apprentis », à découvrir dans NoA Histoire, grâce, aux archives de la cinémathèque de Nouvelle-Aquitaine.
C'est une histoire oubliée, mais incroyable, une utopie devenue réalité pendant près de trente ans, au cœur de la Creuse. Des milliers de jeunes, venus des quatre coins du monde, se sont retrouvés pour une mission bien particulière : restaurer d'anciens moulins.
Un rêve porté par "Tonton" Charles Chareil
Derrière cette aventure, un homme : Charles Chareille, plus connu sous le surnom de "Tonton Charles". Avant la Seconde Guerre mondiale, il exerçait comme sabotier à Bonnat, en Creuse.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’homme entre dans la Résistance, il hérite alors du surnom de "Capitaine Sabot". De cette période sombre naît chez lui une idée lumineuse : et si la jeunesse pouvait faire preuve du même enthousiasme pour la paix que pour la guerre ?
Lui vient alors l'ambition de créer un lieu où des jeunes de toutes nationalités et origines viendraient travailler ensemble à une œuvre commune : la rénovation de moulins. Ainsi, commença l’aventure.
Des jeunes du monde entier réunis autour d'un chantier
Dès le début des années 1950 et jusqu'aux années 1980, les Moulins des Apprentis attirent donc des jeunes volontaires venus des quatre coins du monde. Dans un esprit de partage et d'entraide, ces bénévoles restaurent ensemble des bâtiments historiques.
Un rêve qui vacille
Mais après deux décennies d’existence, les finances des Moulins des Apprentis vacillent. En 1971, les premières difficultés apparaissent. Le drame de Saint-Laurent-du-Pont, incendie tragique ayant coûté la vie à 146 jeunes dans une discothèque, entraîne un durcissement des règles de sécurité. La mise aux normes des moulins devient une exigence impérative et un gouffre financier pour l'association. Malgré la détermination de "Tonton Charles", le projet peine à se maintenir à flot. Les subventions se font rares, la charge devient trop lourde
Une fin, mais pas un oubli
Dans les années 1980, l'aventure des Moulins des Apprentis prend fin. Le terrain est finalement cédé à la commune de Chéniers, grâce à l'association des Amis du Moulin, qui a joué un rôle clé dans la sauvegarde du site. Aujourd'hui encore, l'esprit des Moulins des Apprentis plane sur la Creuse.
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