À Ajain, des médecins remplaçants venus de toute la France se relaient dans une structure imaginée par un jeune généraliste du département qui mise sur la solidarité de ses confrères. Elle est officiellement inaugurée ce samedi 25 février.
Dans la commune d’Ajain, à l’est de Guéret, il n’y avait plus de médecin depuis deux ans. Mais le secteur est de mieux en mieux connu des professionnels : depuis le 31 octobre, 40 médecins venus de toute la France s’y sont relayés dans un nouveau centre de santé. Ces remplaçants ont exercé chacun une semaine, à tour de rôle.
Challenge
Cette organisation innovante pose bien sûr la question de la continuité des soins, notamment pour les maladies chroniques qui nécessitent une bonne connaissance des dossiers médicaux.
Le docteur Jardel, cofondateur du projet, en a bien conscience, mais il souligne aussi des avantages : "Le fait que le médecin change chaque semaine, chaque fois le dossier est challengé, chaque fois le médecin remet de l’énergie dans le dossier. Le médecin 1 va voir ce que le médecin 2 n’avait pas vu, il y a ce que le médecin 3 va remarquer…"
Désert médical
Pour les patients, l’ouverture de ce centre médical rassure, dans un contexte de désertification médicale de plus en plus problématique. Dans la salle d’attente, deux patientes partagent leurs ressentis : "Mon médecin traitant a pris sa retraite, je n’ai donc plus de médecin." "Gouzon est complet, Jarnages est complet…"
Le maire d’Ajain, Guy Rouchon, confirme : "C’est parfois des gens en détresse qui n’ont pas consulté depuis 1, 2 ans ou voir plus, alors qu’ils ont des pathologies. Mais avec le fait de ne pas avoir de médecin, ils les négligent."
Solidarité
Le principe du centre médical repose sur les médecins remplaçants, mais il peut aussi être plus large. Gabriel du Passage, l’un des porteurs du projet, attend toutes les bonnes volontés : "Ils peuvent aussi être installés, mais comme ils ont le moyen de se faire remplacer dans leur cabinet et qu’ils veulent participer à cette lutte contre les déserts médicaux, ils se disent, moi, je peux donner une semaine."
500 patients ont déjà demandé le centre médical comme médecin traitant. À terme, Ajain espère qu’un de ces docteurs de passage s’installe, et devienne le généraliste de la commune.