VIDÉO. Santé : inquiétudes sur la continuité des soins psychiatriques en Creuse

Plus de 25 places en hôpital psychiatrique pourraient disparaitre en Creuse, dans différentes unités à Boussac, Saint-Vaury et La Souterraine. C'est notamment une conséquence de la loi Rist qui, depuis le 3 avril, limite les honoraires des médecins intérimaires.

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La nouvelle est tombée il y a une quinzaine de jours en CSE (comité social et économique) du centre hospitalier La Valette, à Saint-Vaury, spécialisé en santé mentale : une réorganisation des soins psychiatriques en Creuse est imminente. 15 lits vont être gelés dans l'établissement (il n'en resterait plus que 86, sur deux services).

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Santé : inquiétudes sur la continuité des soins psychiatriques en Creuse. Reportage de Cécile Descubes et Louis Claveau avec Dorothée Tizon (secrétaire adjointe CGT La Valette - Intersyndicale CGT et FO), Bela (artisan et habitant de Boussac), Amélie Bouchet (directrice adjointe ARS Creuse) et Pascale Lanz (secrétaire CGT La Valette - Intersyndicale CGT et FO) ©Cécile Descubes - Louis Claveau - France 3 Limousin

Par ailleurs, l'hôpital de jour de Boussac, qui compte huit places adultes, doit fermer provisoirement. Selon des sources syndicales, l'unité de pédopsychiatrie de La Souterraine pourrait également fermer en juin. 

"Cela va poser problème pour une zone qui souffre déjà de carence médicale. Il y a beaucoup de précarité et d'isolement, avec des gens qui n'ont pas forcément de moyens de locomotion. Sachant qu'à ce jour, on ne sait pas vers quels soins ils vont être réorientés", s'inquiète Dorothée Tizon, secrétaire adjointe CGT au CH La Valette, qui s'exprime au nom de l'intersyndicale CGT-FO.

"On risque de proposer à ces gens des soins allégés, davantage en ambulatoire ou dans le cadre de consultations avancées dans des lieux plus neutres comme des mairies, etc. Rien à voir avec une prise en charge globale telle qu'elle se pratiquait jusqu'alors en hôpital de jour", renchérit Pascale Lanz, secrétaire CGT au CH La Valette.

La loi RIST pointée du doigt

Selon l'Agence Régionale de Santé, la loi RIST - qui encadre les rémunérations des médecins intérimaires depuis le 3 avril - est venue dégrader l'offre de soins en pédopsychiatrie et en psychiatrie de façon générale sur le territoire creusois : "On avait déjà une problématique depuis quelque temps, avec un manque de médecins, mais la loi RIST est venue accentuer les choses", reconnait Amélie Bouchet, directrice adjointe de l'ARS en Creuse.

Face à ces difficultés, une réorganisation, présentée comme provisoire, est en cours. La suspension temporaire d'activité sur l'hôpital de jour de Boussac devrait permettre de redéployer le personnel sur le CH de La Valette. Du personnel médical du centre hospitalier Esquirol à Limoges (dont dépend l'établissement creusois), devrait également venir en renfort.


Continuité des soins assurée, selon la direction

La direction du centre hospitalier La Valette n'a pas souhaité s'exprimer directement sur le sujet. Par un communiqué avec la direction d'Esquirol à Limoges, elle affirme que la prise en charge des patients sera assurée, dans des conditions préservées. Information confirmée par l'ARS.

Les patients de l'hôpital de jour de Boussac vont être "temporairement" réorientés vers les structures de Guéret et de Blessac. Une quinzaine de personnes serait concernée. À noter que, pour certains, il leur faudra tout de même parcourir plus de 50 kms pour se rendre à l'hôpital de Blessac.

En Creuse, la psychiatrie a déjà vécu d’autres suppressions, 10 l’an dernier à St Vaury par exemple. 

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