Un seul service médical d’urgence en Creuse, est-ce suffisant ? Poser cette question, c’est pointer un malaise, celui des systèmes de secours en milieu rural, souvent sous haute-tension.
En mars dernier, un homme de 56 ans, domicilié en Creuse à Gentioux-Pigerolles, décédait en attendant des secours qui tardaient à venir. Cette mort a entrainé une enquête de l'Agence régionale de santé. Les conclusions n'ont toujours pas été rendues publiques. Au-delà de ce cas, la question du système des urgences en milieu rural est posée. Un système qui dans la Creuse fonctionne sous haute tension.
Les secours pour les urgences vitales sont assurés par le SMUR. Disponible 24 heures sur 24 le service mobile d'urgence et de réanimation c’est l'hôpital au chevet du patient. Mais le problème c'est que la Creuse ne possède qu'un seul SMUR. Une situation atypique en France. C'est une difficulté pour la régulation qui doit s’assurer de la pertinence et des délais d’interventions.
La notion primordiale ici est celle de détresse vitale, c'est alors au Samu d'intervenir avec le SMUR si nécessaire Il peut aussi être fait appel aux ambulances privés, pour amener les patients dans un hôpital ou une clinique. Mais, là, nouveau problème : le véhicule n'est pas toujours disponible. Résultat : les pompiers doivent prendre le relais. Ce qui allonge l'attente pour la victime.
Cette tension, sur le plateau de Millevaches, les habitants la subissent au quotidien. La maire de Gentioux-Pigerolles peut en témoigner. Dominique Simoneau estime que les cas de ses administrés qui n'ont pas été secourus à temps s'accumulent. Selon elle, le système d'urgence est fait pour la ville. Pas pour la campagne.