5 ovins ont été tués ces derniers jours dans le département lors de deux attaques successives. Chez les éleveurs, l’inquiétude commence à poindre, car 16 attaques ont été dénombrées depuis fin 2021.
Un pré vide depuis le week-end dernier… C’est ce que déplore Stéphane Barse, un éleveur bovin installé à Charron, commune creusoise limitrophe du Puy-de-Dôme. Les quatre brebis de cet agriculteur ont toutes été mordues à la gorge. Aucune n’a survécu.
D’après les constatations des autorités, « la responsabilité du loup n’est pas écartée. » Autrement dit, tout laisse à penser qu’il s’agit de l’œuvre du prédateur.
« ça concerne 4 moutons sur 2 nuits. Mais si ça avait été un plus gros lot, qu’est-ce que ça aurait été ? On a le sentiment que ça aurait pu être grave. »
Stéphane Barse, éleveur bovin
"On prend conscience que c'est un danger"
L’éleveur et son frère qui travaille avec lui, vont rapidement être indemnisés par l’Etat. Mais à long terme, ils redoutent la cohabitation entre le loup et leur élevage bovin.
On entend parler du loup chez nous depuis pas mal de temps… Mais il faut que ça arrive chez nous, pour qu’on prenne conscience que c’est un danger.
David Barse, éleveur bovin
L’éleveur creusois poursuit : « La préservation de la biodiversité, c'est une chose, mais quand on est sur une zone où il y a beaucoup d’élevages, ça devient compliqué. »
De plus en plus d'attaques
Les signes de présence du loup se font de plus en plus certains. En Creuse, 16 attaques ont été recensées au cours des 15 derniers mois, tuant au total 84 ovins. Le week-end dernier, à une trentaine de kilomètres de l’exploitation des frères Barse, une autre attaque a eu lieu, à Lépaud. Quelques jours plus tôt, c’est un éleveur du Puy-de-Dôme qui était touché.
« C’est effectivement inquiétant si ça se développe, pour l’élevage ovin qui est très vulnérable face au phénomène de prédation. »
Pierre Schwartz, directeur de la DDT 23
Le directeur de la Direction départementale des territoires tient à rappeler que l’État a déployé toutes les mesures prévues dans le « plan national d’action loup ». Pierre Schwartz explique : « C’est une espèce protégée donc les actions qui sont mises en place sont codifiées dans ce plan national d’action. »
Les autorités rappellent qu’il n’y a pas de meute de loups établie en Creuse. Seuls des individus isolés ont été repérés jusque-là.