La déchéance de nationalité fait grincer des dents à gauche. En Limousin, les parlementaires ont beau ne pas être des frondeurs, certains d'entre eux ne dissimulent pas leur agacement vis-à-vis de cette mesure qui, jusqu'à présent, faisait partie du programme de l'extrême-droite.
La rupture pourrait être profonde au sein du PS. D'un côté, ceux qui pensent, comme le premier ministre Manuel Valls, qu'une promesse faite devant le parlement doit être respectée. Pour ceux là, la déchéance de nationalité fait partie de l'arsenal qui doit être mis en oeuvre pour lutter contre la menace terroriste. Une mesure symbolique, au regard de son pouvoir dissuasif, mais essentielle.
De l'autre, les rangs de plus en plus fournis de ceux qui sont contre. Ils estiment que la décision de l'exécutif d'aller piocher dans les proportions de l'extrême-droite va à l'encontre des valeurs de la gauche. Parmi eux, Julien Dray, député de l'Essone, qui « ne [s]’explique pas la décision du président » tout en estimant que « cette mesure [lui] semble ouvrir une polémique et des divisions inutiles dans le moment actuel ». A ses côtés Benoit Hamont député des Yvelines craint "Un schisme dans le peuple de gauche". On citera aussi ce vice-président PS du Conseil départemental de la Gironde, Jean-Marie Darmian. Ce dernier a annoncé qu'il se mettait "en retrait" du parti suite au maintien de la déchéance de nationalité dans le projet de révision de la Constitution.
Dans sa volonté de garder le cap le premier ministre Manuel Valls n'attenue en rien le clivage et dénonce même "une partie de la gauche qui s'égare au nom de grande valeurs".
Un malaise palpable également en Limousin.
Proche de Manuel Valls, le député maire de Saint-Yrieix-la-Perche Daniel Boisserie se veut réaliste.
Ce proche de manuel Valls votera donc le texte, sans y voir un renoncement à son idéal.Il faut dire aux socialistes qu'on est plus au pays des Bisounours !
Plus au Nord, Michel Vergnier, le député maire de Guéret est un habitué de la dissonance au sein de son parti. Il annonce qu'il sera très vigilant.
Cette mesure me semble très difficile à appliquer et d'une portée minimale... je souhaite voter ce texte, mais s'il porte atteinte aux libertés je ne le voterais pas.
Le projet de réforme constitutionnelle sera examiné mercredi prochain en conseil des ministres, pour ensuite être approuvé ou non, par les parlementaires réunis en congrès à Versailles.
Les réactions des parlementaires socialistes limousins :
Reportage: Philippe Mallet Nassuf Djailani