Comment savoir où prospecter et ce que l'on a le droit de prélever dans le sous-sol quand on utilise un détecteur de métaux ? Les amateurs peuvent vite se perdre dans la législation. À Chef-Boutonne, depuis un an, des stages sont mis en place pour rappeler la loi et encourager les bonnes pratiques.
Pour ceux qui possèdent un détecteur de métaux, leur chasse aux trésors peut s'avérer être une passion. Mais, comment savoir où prospecter et ce que l'on a le droit de prélever dans le sous-sol quand on utilise un détecteur de métaux ? Une législation existe et souvent, les amateurs s'y perdent. Alors depuis un an, une organisation met en place des formations pour rappeler la loi et encourager les bonnes pratiques, comme à Chef Boutonne.
L'objectif : trouver l'objet que personne n'a
Depuis 17 ans, Jean-Pierre Cosset arpente la campagne deux-sévrienne avec son détecteur de métaux, une passion pour lui. "Là le détecteur m’annonce un signal de 86. Cela peut être une monnaie. On va qd même regarder ce que c’est. On est sur une douille de cartouche", explique Jean-Pierre tout en la sortant de terre.
Un résidu de chasse en guise de trophée, ce prospecteur amateur nourrit pourtant un autre rêve : "Trouver l’objet que personne n'a trouvé. Le graal… Pouvoir l'exposer à tout le monde parce que aujourd'hui, on ne sait pas trop ce que l'on a le droit de faire ou pas. Ce n'est pas encore bien défini", souligne le detectoriste amateur.
Les recherches de vestiges historiques réglementées
La recherche de vestiges historiques est toutefois réglementée en France, mais elle reste peu connue pour la plupart des chercheurs de trésors. Alors pour y voir plus clair, une organisation spécialisée propose des formations comme ici à Chef Boutonne.
"On ne peut pas utiliser un détecteur de métal pour faire des fouilles archéologiques. On ne peut pas chercher une main en or, quelque chose de précis, ancien. Si tu te dis, je vais chercher une pièce romaine, tu es illégal", précise Sandrine Chiha, présidente de l'Organisation européenne de Prospection Responsable.
Un rappel des règles pour éviter les infractions et apaiser les tensions entre archéologues et prospecteurs, accusés de piller le patrimoine. Fouiller les sites historiques référencés est interdit, seuls, certains terrains sont accessibles, sous réserve d’y être autorisé.
Les objets mis sous scellé
Ce jour-là, un des stagiaires a trouvé une agrafe mérovingienne datant du 6ᵉ siècle. L’objet trouvé est aussitôt localisé et mis sous scellé. "On déclare, on fait des photos avec les coordonnées GPS et on les envoie au service archéologique. Ensuite, s'ils en ont vraiment besoin, il faut leur envoyer l'objet", explique Sandrine Chiha.
À la fin de la formation, les stagiaires sont récompensés par un certificat. En France, ils seraient 100.000 détectoristes, selon les organisateurs, 96 % d’entre eux, ignore la réglementation.
