Le Bressuirais a appris que le deuxième des championnats d'Europe de Dublin de cross-country avait été contrôlé positif à l'EPO. Quatrième de l'épreuve, il ne récupère toutefois pas de médaille sur tapis vert.
C'était à Dublin, lors de l’épreuve du championnat d’Europe de cross-country, en décembre 2021. Hugo Hay termine au pied du podium, derrière son compatriote Jimmy Gressier, mais, surtout, le Kenyan naturalisé turc Aras Kaya. "Quand j’ai fini la course, je disais à mes proches : 'ce n'est pas impossible que je la récupère un jour celle-là'".
Car les doutes entourant les performances d'Aras Kaya se sont confirmés : il a été testé positif à l'EPO en 2022 et a reconnu les faits fin septembre. Sa deuxième place à Dublin lui a donc été retirée, mais Hugo Hay n'est pas réintégré sur le podium pour autant, l'effet n'étant pas rétroactif. "Franchement, ça ne me fait rien, ça n'aurait pas été la même saveur", explique à froid le spécialiste du cross-country.
Reste ce goût amer en bouche, celui d'être privé de sa récompense par des athlètes à l'aura sulfureuse, utilisés par des pays souhaitant faire du soft power. "C'est un athlète qui n'était pas si fort quand il courait pour lui, qui devenait très fort lorsqu'il représentait la Turquie, reprend Hugo Hay. Quand on courait à côté de lui, il ne soufflait pas, on a vite compris."
On a toujours la flamme
Hugo Hayà France 3 Poitou-Charentes
La ficelle était grosse : en 2022, ce sont 25 athlètes kenyans qui ont été condamnés pour dopage, faisant planer le spectre d'un bannissement des compétitions.
Mais loin de ces considérations globales, le Bressuirais ne veut pas cogiter, pour ne pas tomber dans l'aigreur. "Mentalement, il faut faire la part des choses, assure-t-il. Oui, c'est dur, triste et rageant. Mais avec Jimmy [Gressier] on a toujours la flamme : on a fait un podium sans se doper ! C'est pour nous qu'on s'entraîne."