Une ancienne habitante de Nueil-les-Aubiers très généreuse vis-à-vis de sa ville d’enfance. Elle l'a désignée comme bénéficiaire de son assurance-vie.
Dans le bourg de Nueil-les-Aubiers, difficile de savoir qui se cache derrière la généreuse donatrice. Mais un prénom et un nom circulent dans les rues de la commune deux-sévrienne. "Madeleine Tijou, je ne la connais pas, mais j’en entends beaucoup parler", confie une habitante croisée par hasard."C’est la dame qui nous a légué beaucoup d’argent ?", surenchérit une femme.
Et par nous, entendez la ville de Nueil-les-Aubiers, petite commune d’environ 5 500 habitants, située au bord du département, dans le bocage bressuirais.
Née le 1ᵉʳ août 1936, fille d’Alexandre Tijou et de Marie-Thérèse Grellier, Madeleine grandit dans cette commune où travaillent ses parents, respectivement comme chauffeur de bus et patronne d’un café. Ses grands-parents tenaient un majestueux hôtel sur la place principale, dans lequel travaillent plusieurs membres de sa famille. C’est à l’école qu’elle rencontre Anne Rochard.
"Nous étions dans la même classe, nous avons appris à jouer du piano ensemble, avec une religieuse, se souvient Anne Rochard. C’était une amie qui a disparu très vite pour moi".
Ce n'est pas parce qu'elle quitte les Aubiers à son adolescence (devenu Nueil-les-Aubiers) que Madeleine perd son attachement à la commune. C’est d'ailleurs à elle, la ville, qu’elle lègue l’entièreté de son assurance-vie. Mariée à Rémy Allais, mais sans enfant, sa décision prend tout son sens pour le maire.
"Sans frère ni sœur et sans enfants, elle se raccrochait peut-être à une période heureuse de sa vie, la période de son enfance avec toutes les activités qui s’y déroulait, imagine Serge Bouju, le maire. Et puis, je pense qu’elle se souvenait du bonheur qu’elle a connu aux Aubiers".
Un bonheur partagé avec toute l’équipe municipale en début de semaine, lorsque le maire leur apprend la nouvelle. Un peu tard, diront les plus taquins, car Madeline Tijou est décédée il y a trois ans, en Loire-Atlantique. Mais ce n’est que fin 2024 que Serge Bouju apprend la nouvelle.
"C’est un cadeau tombé du ciel, sourit l’homme politique. Un cadeau de Noël même, car je l’ai appris le mois dernier".
Le geste de Madeleine Tijou a été intégré au budget de la commune. La mairie réfléchit à donner son nom à une rue, ce pourrait être celle qui mène au cimetière, où elle venait parfois se recueillir sur la tombe de ses parents.