Les chats que l'on appelle "libres" ou errants peuvent se reproduire à vitesse grand V. Pour ne pas laisser proliférer cette population féline, des villes organisent des campagnes de capture et de stérilisation. Reportage à Saint-Maixent-l'École, dans les Deux-Sèvres.
En quatre ans, un couple de chats peut donner naissance à plus de 20.000 chatons. Le chiffre a de quoi donner le tournis, même aux amoureux des félins.
Face à ce constat, de nombreuses associations militent aux côtés des communes pour mettre sur pied des campagnes de stérilisation des chats errants. Sous le hashtag "Urgence Errance Féline", One Voice se mobilise ce week-end pour alerter sur la situation : il y a en France 11 millions de chars errants. Une manifestation est ainsi prévue à La Rochelle (Charente-Maritime).
A Saint-Maixent l'École (Deux-Sèvres) où une vingtaine d'animaux sans propriétaire ont été recensés, une campagne de capture a débuté ce 8 mars. Elle est menée en partenariat avec un cabinet vétérinaire et les membres de "Amour et protection des animaux", spécialisée dans le sauvetage des chats et chiens dans les Deux-Sèvres.
L'objectif de la municipalité qui y consacre une enveloppe de 2.000 euros, est très clair : il s'agit de réguler la population féline afin de trouver un équilibre entre les habitants et les chats de la commune. Les animaux errants, chiens comme chats, relèvent en effet de la responsabilité des maires qui peuvent procéder à la capture de chats non identifiés sur leur commune, c’est-à-dire des animaux ni tatoués, ni pucés, et dont on ne peut connaître l’identité du propriétaire.
Des cages piégées ont donc été insallées dans des endroits stratégiques avec un appât pour attirer les félins. " Ce sont des chats de la rue qui sont affamés et mangent à peu près tout ce qu'ils trouvent, donc on leur met un peu de pâtée, et ça les attire très très vite" explique Benoît Gonnord, de l'association APA.
Et en effet, moins de trente minutes plus tard ce matin-là, par la bonne odeur de pâtée alléchée, un matou bien que méfiant s'est trouvé ainsi piégé. Comme les autres animaux capturés au cours de cette campagne, il est amené sur la table de Christelle Ballu, vétérinaire, pour y être stérilisé, avant d'être remis en liberté.
"Cela limite les bagarres" explique-t-elle "mais aussi les proliférations virales et bactériennes comme le coryza et le FIV". Le choryza, aussi appelé "grippe du chat" est une maladie virale très contagieuse et potentiellement mortelle ; quant au FIV, il est surnommé "le sida du chat".
Pour Éléonore Bidaud, conseillère municipale à Saint-Maixent-l'École, cela contribue aussi à une "gestion écologique du territoire" ; elle rappelle "l'importance de ces chats libres qui font par exemple la chasse aux rats".
Dans sa campagne de communication sur le sujet, le ministère de l'agriculture présente la stérilisation des chats comme "un acte de protection", un acte qui n'est pas obligatoire en France contrairement à d'autres pays comme la Belgique par exemple.