Dans un courrier adressé à la Préfecture et à l’Etat, le maire de Chizé Daniel Barré a indiqué qu’il ne retirerait pas son arrêté anti-pesticides. Le texte interdit l'épandage de produits phytosanitaires à moins de 150 mètres des habitations.
Daniel Barré persiste et signe. L’arrêté municipal, interdisant l’utilisation des pesticides à moins de 150 mètres des habitations, que le maire a paraphé le 22 octobre dernier, ne sera pas retiré. Du moins, pas de sa main. L’élu a en effet adressé un courrier à la Préfecture des Deux-Sèvres et aux ministères de la Santé, de l’Agriculture et de la Transition écologique, indiquant son refus de toucher au texte « destiné à protéger la population contre les produits chimiques ».
Pour lui, les mesures de protection prises par l’Etat sont insuffisantes.
On détecte dans l’air des molécules de produits chimiques qui proviennent d’exploitations distantes de plusieurs dizaines de kilomètres. Quand on voit des dispositions prises pour soi-disant protéger la population à des distances de 3 mètres, on a presque envie de rire ! - Daniel Barré, maire de Chizé
La préfète Isabelle David, qui a plusieurs fois sommé l’élu de faire machine arrière, a indiqué qu’elle demanderait l’annulation de l’arrêté devant le tribunal administratif. Mais le maire entend bien mener son combat jusqu’à son terme.
Il n’y a donc pas de petite victoire pour l’élu, qui déclare également bénéficier du soutien des habitants de la commune.Le fait que l’Etat attaque mon arrêté répond à une logique juridique. Mais ma démarche passera au filtre des juges administratifs, dont le regard a tendance à évoluer sur la question.
Reportage de Jérôme Vilain, Louis Claveau et Mailys Gimenez :