Le procès des deux pompiers de la caserne de Melle poursuivis pour violence volontaire contre une stagiaire sera finalement jugée le 5 mars. L'audience n'a pas pu se tenir car il manquait l'expertise psychiatrique d'un prévenu. En toile de fond : le problème du manque d'experts psychiatres.
Ce mardi, le tribunal correctionnel de Niort a renvoyé pour la deuxième fois le procès des deux pompiers de Melle soupçonnés d'avoir commis des violences sur une autre soldat du feu en 2016.
L'audience a été renvoyée faute d'expertise psychiatrique. Cette situation n'est pas une première, c'est d'ailleurs un phénomène courant selon Anne-Laure Blouin, bâtonnier des Deux-Sèvres.
Le plus souvent, on a à faire à des experts qui sont complètement débordés, ils ne savent plus où donner de la tête tellement, ils ont de travail, cela engendre des retards conséquents"
Des experts moins nombreux et mal payés
Jean-Louis Senon, vice président de la compagnie nationale des experts psychiatrique déplore quant à lui le faible niveau de rémunérations des expertises en France.
On est le pays qui rétribue le plus mal ses expertises précise Jean-Louis Senon qui précise que les experts étaient près de 900 en exercice il y a dix ans. Ils ne sont plus que 300 actuellement.
En novembre dernier, le syndicat de la magistrature avait d'ailleurs pointé du doigt un texte voté par l'assemblée nationale
qui exclut les experts judiciaires du bénéfice de la position de collaborateur occasionnel du service public.
Les experts se plaignent du manque de reconnaissance de la part de l'institution judiciaire.
Le syndicat dénonce une logique délétère de rationnement.
Le communiqué du syndicat de la magistrature
Regardez ce reportage d'Antoine Morel, François Bombard.
Intervenants : Anne-Laure Blouin, Bâtonnier des Deux-Sèvres; Jean-Louis Senon, Vice-pdt de la compagnie nationale des experts psychiatres.