Dix-sept communes ont été créées dans les Deux-Sèvres depuis le 1er janvier 2019. A la clé, des financements d'Etat plus généreux et l'espoir d'assurer l'avenir. Et pourtant, dans des villages, comme à Tessonnière, des habitants contestent ces unions pour ne pas perdre l'identité de leur commune.
A l'entrée du village de Tessonnière, les habitants ont placé un ruban noir sur le panneau du village, une manière d'exprimer leur deuil, ou la mort de leur commune. Plus loin c'est un cercueil qui a été placé sous un préau. C'est clair, les habitants de Tessonnière ne veulent pas s'unir avec la "grosse" commune voisine, Airvault.
La polémique a gagné le conseil municipal. Entre le mois d'octobre et le mois décembre, sur les onze conseillers municipaux du village quatre ont démissionné pour marquer leur opposition à la fusion.
Un recours des opposants a été transmis au tribunal administratif de Poitiers. Pourtant, cette fusion permettrait une augmentation des dotations d'Etat de 5 % pendant trois ans. C'est l'espoir pour beaucoup de communes d'assurer un avenir."Un village ce n'est pas seulement des habitants, c'est aussi une structure, une mairie, c'est une identité. Nous ne voulons pas perdre ça. En plus, nous ne voulons pas payer d'impôts supplémentaires, alors que le village est bien entretenu, nous avons une secrétaire de mairie, on a besoin de mutualiser certains services. On ne voit pas vraiment l'avantage de cette fusion" explique Dominique Herbert, membre du collectif des habitants qui ont signé la pétition.
Un reportage d'Anne-Marie Baillargé, Stéphane Hamon et Philippe Ritaine