Dans sa nouvelle édition à paraître le 11 mai, Le Petit Robert inclut une nouvelle ligne consacrée au mot "bassine". Désormais, le sens utilisé pour désigner un réservoir d'eau à ciel ouvert dans l'agriculture est considéré par le dictionnaire comme faisant partie du lexique de la langue française.
Les opposants aux réserves de substitution en eau dans l'agriculture sont-ils en train de gagner la bataille de la langue ? L'entrée du mot "bassine", dans le sens de "réservoir", dans le dictionnaire Le Petit Robert dans sa nouvelle édition à paraître le 11 mai prochain, témoigne du fait que cet usage fait désormais partie du lexique de la langue française.
Jusqu'à présent, lorsque le lecteur ouvrait le dictionnaire à la ligne "bassine", il trouvait comme définition un "bassin large et profond servant à divers usages domestiques ou industriels", telle "une bassine de cuivre" ou "une bassine à frites" ou "à confitures".
Dorénavant, le nouvel usage très récent, issu du combat des opposants aux réserves de substitution en eau dans l'agriculture, fait son entrée dans ce dictionnaire de référence. Une "bassine", dans l'agriculture, désigne ainsi un "immense réservoir d'eau à ciel ouvert utilisé pour l'irrigation".
Les lexicographes du Petit Robert ajoutent une remarque à cette définition pour préciser que "dans ce sens, on dit aussi mégabassine".
Exprimer finement sa pensée
Bassine, mégabassine, deux termes que les agriculteurs irrigants combattaient jusque-là pour son caractère militant, car utilisé par les opposants à ces réserves pour mieux les dénigrer.
Le mot fait son entrée en même que de nombreux autres, tels que "complosphère", pour désigner l'"ensemble des personnes qui participent à la diffusion d’idées jugées complotistes sur Internet" ou encore "métavers", un anglicisme issu de la sphère de l'informatique pour désigner un "univers virtuel tridimensionnel persistant qui offre à ses utilisateurs, représentés par des avatars, une expérience interactive et immersive".
Pour le Petit Robert, l'entrée de tous ces nouveaux mots témoigne de l'"extraordinaire vitalité de notre langue". Le dictionnaire rappelle que son objectif reste de "donner des outils pour exprimer clairement et finement sa pensée (...), aux antipodes d’une expression automatique, agrégée, générée par une intelligence artificielle".