Mort de Marie-France Garaud, la conseillère de l'ombre de la droite gaulliste : elle s'est éteinte dans les Deux-Sèvres

De Georges Pompidou à Jacques Chirac, Marie-France Garaud aura marqué la vie politique française des années 1970. La femme politique avait débuté sa carrière par des études de droit à Poitiers. Elle est décédée ce mercredi 22 mai 2024, à l'âge de 90 ans.

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Marie-France Garaud, une figure de la droite conservatrice, s'est éteinte ce mercredi 22 mai 2024, comme l'a annoncé son fils à l'Agence france presse. L'ancienne conseillère de Georges Pompidou et de Jacques Chirac, est décédée à l'âge de 90 ans à son domicile de Saint-Pompain dans les Deux-Sèvres. 

Née le 6 mars 1934 à Poitiers (Vienne), cette fille d'avoué va devenir avocate au barreau de Poitiers, dès l'âge de 20 ans. Trois ans plus tard, elle est attachée juridique au ministère de la Marine puis attachée parlementaire de Jean Foyer au ministère de la Coopération (1961-62) et au ministère de la Justice (1962-1967).

C'est d'abord dans l'ombre de Georges Pompidou que la Poitevine gagne ses galons. Conseillère technique, à Matignon puis à l'Élysée de 1967 à 1974, elle est alors, comme l'écrit le magazine Newsweek "la femme la plus puissante de France", et travaille aux côtés d'un autre conseiller influent, Pierre Juillet. Ce duo, lors de la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, incite Jacques Chirac, alors Premier ministre, à se présenter, avec succès, à la mairie de Paris en 1977, à fonder le RPR, ou à lancer l'"appel de Cochin" sur l'Europe un an plus tard, sur une ligne conservatrice et souverainiste.

Candidate à la présidentielle de 1981

"Ils étaient deux avec Pierre Juillet. Ils ont bien cornaqué Jacques Chirac au début, mais ça ne pouvait pas durer. Pour eux, varier représentait une forme de faiblesse, quand Jacques Chirac était dans la plasticité. La rupture a eu lieu après l'appel de Cochin, et l'expression 'parti de l'étranger', qui a pu choquer, même des gens comme moi", a déclaré auprès de l'AFP Henri Guaino, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l'Elysée.

Les routes de Marie-France Garaud et Jacques Chirac se séparent, notamment lorsque la première décide de présenter sa candidature face au second, à la présidentielle de 1981. Elle y défend un "réarmement moral" de l'Occident et récolte alors 1,33% des suffrages. "Le pouvoir politique, je ne l'ai pas exercé, peut-être ai-je eu de l'influence ?", disait, faussement humble, cette virtuose de la politique politicienne à l'impeccable chignon et aux stricts tailleurs Chanel.

"Pas toujours commode"

"C'était quelqu'un, elle ne pouvait pas laisser indifférent. Elle exerçait une forme de fascination par son autorité et ce halo d'éminence grise. Elle avait ce que beaucoup de responsables politiques n'ont plus, un caractère bien trempé, pas toujours commode, et une colonne vertébrale", a poursuivi Henri Guaino.

"Elle a beaucoup compté, elle a beaucoup blessé", écrit en 1982 le journaliste Alain Duhamel, en référence à la période 1967-1979 où elle exerça ses talents, à Matignon et à l'Élysée, de conseillère à la dent dure, affublée de surnoms tels que "la poigne de velours", "Richelieu en jupons", "la tsarine" ou "Cruella".

Des hommages de la droite et de l'extrême-droite

Obsédée par le danger soviétique, opposée à la cohabitation, Marie-France Garaud perd alors son influence à droite. La campagne contre le traité de Maastricht en 1992 lui permet de se refaire une santé politique auprès de Charles Pasqua, Philippe Séguin et Philippe de Villiers.

Après avoir fondé et dirigé l'Institut international de géopolitique en 1982, Marie-France Garaud poursuit en parallèle sa carrière en étant élue députée européenne en 1999 sur la liste menée par Philippe de Villiers et Charles Pasqua. Elle excercera ce mandat jusqu'en 2004.

Elle avait indiqué avoir voté pour Marine Le Pen lors de l'élection présidentielle de 2017. Le président de LR, Éric Ciotti, a salué "une immense figure du gaullisme", alors que Marine Le Pen a rendu hommage à une "figure respectée et écoutée", qui "laisse derrière elle une empreinte indélébile dans l'histoire politique française."

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