Ils sont souvent invisibles mais pourtant, ils sont indispensables au fonctionnement de l'hôpital. Les brancardiers du centre hospitalier de Niort ont débrayé après avoir déjà fait une journée de grève le 30 septembre. Ils font savoir leur épuisement et réclament des moyens supplémentaires.
"Gréviste assigné", les brancardiers et brancardières de l'hôpital de Niort assuraient leur travail ce mercredi 7 octobre malgré le débrayage effectif entre 11 heures et 13 heures. Sans eux, l'hôpital ne peut plus fonctionner et aujourd'hui, ils se disent épuisés par leur charge de travail. Chacun peut transporter 30 à 40 patients par jour et parcourir une vingtaine de kilomètres au quotidien dans les couloirs de l'hôpital.
A 47 ans, cette brancardière ne cache pas son épuisement et comme la quasi-totalité de ses collègues, elle suit le mouvement initié par Force Ouvrière.La fatigue, les arrêts de travail, mentalement on ne suit plus. J'ai des collègues qui ont mal au dos et les arrêts ne sont pas remplacés, donc on revient sur nos repos ce qui est fatigant. Sur une semaine, on peut travailler six jours avec un repos au milieu, ça fatigue énormément.
Deux postes supplémentaires 7 jours sur 7
Une journée de grève a été organisée le 30 septembre dernier et aujourd'hui. Le syndicat Force Ouvrière avait appelé à un débrayage de deux heures en alternance, pour que les services puissent être assurés auprès des malades. Comme de nombreuses autres catégories de personnel dans les hôpitaux, les brancardiers ne demandent pas plus d'argent mais des moyens supplémentaires, ils veulent deux personnes en plus dans leur service de 17 personnes.Une réorganisation du service de brancardage a été mise en place au sein de l'hôpital en janvier 2020. Dès février, un poste supplémentaire a été créé sur les samedis et dimanches mais aujourd'hui, après le déconfinement et surtout avec la reprise des activités dans tous les services de l'hôpital depuis la fin du mois d'août, le personnel explique que la charge de travail s'est considérablement accentuée pour les brancardiers.Nous demandons trois équivalents temps plein, ce qui correspond à deux personnes supplémentaires sept jours sur sept. Ils sont extrêmement épuisés, on constate des pertes de kilos, de la fatigue et ils n'arrivent plus à assumer leur travail et ça les met même parfois en grande difficulté vis à vis des patients.
Des négociations ont déjà été entamées avec la direction de l'hôpital qui répond dans un communiqué avoir "proposé de réaliser une étude sur la charge de travail afin d’évaluer les besoins et de créer d’ores et déjà un autre poste le dimanche matin". Une proposition qui ne satisfait pas les grévistes. Une prochaine réunion entre direction, brancardiers et représentants syndicaux est programmée ce jeudi 8 octobre.
Reportage de Dominique Laveau, Alain Darrigrand et Josiane Étienne.