Ouverte aux enfants de 5 à 11 ans depuis le 22 décembre, la vaccination anti-covid n'a convaincu qu'un pour cent des parents à ce jour, malgré les incitations du gouvernement. Mais là où ils sont ouverts, les centres de vaccination pour enfants commencent à se remplir.
Le 20 décembre dernier, la Haute Autorité de Santé publiait un avis recommandant la vaccination des 5 à 11 ans, en commençant par les collégiens. Elle se basait pour cela sur l'étude de 10 millions de cas d'enfants de moins de 14 ans vaccinés dans le monde, dont plus de 7 millions aux États-Unis chez les moins de 12 ans. Depuis le début de l'épidémie, on a enregistré une trentaine d'événements indésirables graves (effets neurologiques, myocardites) et trois décès dans le monde après une vaccination dans cette tranche d'âge, les décès intervenant sur des enfants souffrants de lourds antécédents médicaux.
Vaccination spécifique et test préalable
En France, la vaccination est à effectuer dès que les vaccins en dose pédiatrique adaptés aux enfants sont disponibles dans les centres, et en vérifiant via un test rapide préalable (TROD) que l'enfant n'ait pas déjà été porteur du virus, afin de limiter l'injection, le cas échéant, à une seule dose.
Formes graves sans comorbidités
Si les enfants sont globalement très peu concernés par les formes graves du Covid, la Haute Autorité de la Santé estime que cette vaccination reste utile car, contrairement aux adultes, les formes sévères de la maladie se retrouveraient à 80% chez des enfants sans comorbidités.
L'intérêt, pour le gouvernement, est aussi bien entendu de circonscrire la circulation du virus dans la population générale.
1% de vaccination
Mais deux semaines après l'ouverture de la vaccination à cette tranche d'âge (sur la base du volontariat et sans passe sanitaire), ils ne seraient qu'1% à avoir été vaccinés en France. Plusieurs raisons à cela, les fêtes de Noël, l'absence de risque évident pour les enfants, et surtout, la réticence d'une majorité de parents, peu rassurés par l'absence de recul sur les effets à long terme sur de jeunes enfants.
En toute confiance
Pour d'autres en revanche, c'est la confiance qui règne. Illustration dans le centre de vaccination de la Filature à Périgueux où les enfants défilent sans crainte apparente devant les infirmières, à l'image de Sidonie et de Basile accompagnés par leur maman.
Non, il n'y a pas eu d'hésitation ! Avec mon époux on était convaincus et on reste convaincus que la seule issue c'est de vacciner tout le monde. Donc que ce soient les enfants, qui étaient tout à fait d'accord ou nous, on était convaincus que c'était nécessaire et utile de venir.
Hélène, maman de Sidonie et Basile
3 après-midi par semaine... pour l'instant
Stéphanie Jonas, directrice adjointe du Centre Hospitalier de Périgueux et référent du centre de vaccination explique que la montée en charge des vaccination a eu lieu depuis la mi-décembre. D'abord avec les enfants "à risque", puis maintenant les autres. Un public volontaire, déjà acquis au bien-fondé de la vaccination.
3 créneaux d'une demi-journée ont été ouverts pour répondre à la demande. Une quarantaine de rendez-vous assurés les mercredis, samedis et dimanche après-midi. Espérant une augmentation des prise de rendez-vous, Stéphanie Jonas affirme travailler à l'ouverture de créneaux supplémentaire en matinée.
Doses et explications adaptées
La vaccination se fait avec le vaccin Pfizer en dose pédiatrique, et avec une approche un peu plus explicative qu'avec les adultes. Il faut notamment expliquer la nécessité du TROD, Test Rapide d’Orientation Diagnostique, qui consiste à prélever une goutte de sang sur le doigt pour déterminer une éventuelle contamination antérieure par le coronavirus qui serait passée inaperçue.
Pour expliquer le but de cette vaccination des plus jeunes et rassurer les parents réticents, le gouvernement a mis en ligne une Foire Aux Questions tentant de répondre aux principales interrogations en 20 réponses.