Il n'y a pas que sur les terrasses que la situation s'améliore. Le Centre Hospitalier de Périgueux commence à relâcher la pression, mais avec une très grande prudence.
Nous avons connu ces dernières semaines, un peu comme partout en France, une diminution lente mais régulière des admissions de patients en réanimation. Nous étions il y a trois semaines à une quinzaine de patients atteints du Covid en moyenne, sur la journée d'hier, on était à cinq. Donc, on a quand même une décrue, qui a été assez lente à se dessiner.
Contraintes sanitaires allégées, à l'hôpital aussi
Sur le front du Covid, la pression tend à se relâcher un peu partout. Le Centre Hospitalier de Périgueux en bénéficie lui aussi. Première conséquence, très attendue des famille, l'assouplissement des visites à l'hôpital mais aussi dans les Ehpad. Des mesures annoncées ce mercredi 19 mai par Mathieu Labat, directeur par intérim du Centre Hospitalier de Périgueux, en cohésion avec la levée partielle des contraintes sanitaires générales.
Les visites rouvertes à l'hôpital, et plus simples à l'Ehpad
Un visiteur par patient hospitalisé autorisé par jour, avec une durée limitée et pour les patients uniquement non-covid, la nouvelle va réjouir les familles comme les malades qui n'avaient plus le droit de se voir depuis plusieurs semaines.
Dans les Ehpad où les visites étaient autorisées mais très contraintes, la règle s'assouplit. Tout en conservant les précautions sanitaires, les visites seront à nouveau autorisées à partir du 25 mai sans qu'il soit nécessaire de prendre rendez-vous au préalable.
Pour les soignants, pas encore la sortie de crise
Les principaux personnels soignants concernés par la crise du Covid, les services de réanimation, restent sur un rythme de travail intensif. Un rythme inhérent à la nature même de l'activité, mais aussi au fait que la crise est encore loin d'être terminée. À côté des suites opératoires compliquées ou des accidents, il reste une activité Covid latente.
On a encore plusieurs patients admis en réanimation, on a accueilli un rapatriement sanitaire ce week-end, et on peut à nouveau être mobilisés pour des évacuations sanitaires d'autres établissements, ou des rapatriements sanitaires de l'étranger, tout ça sur des services de réanimation qui ont été fortement mobilisés.
La leçon à retenir de la crise sanitaire pour les services hospitaliers, c'est qu'à elle seule, l'arrivée du Covid aura saturé la totalité des services de réanimation, en épargnant relativement les autres secteurs. Et ce, à la plus mauvaise période, en automne et en hiver, au moment où ils sont déjà d'ordinaire très sollicités.
Les services d'urgence ont eux aussi été à la peine. Ce sont eux qui ont dû prendre en charge toutes les autres pathologies qui se sont accumulées à mesure que l'hôpital se recentrait sur le Covid.
Effet rebond
Si la situation tend à se calmer, le Centre Hospitalier sait qu'il va falloir "rattraper le retard". Depuis fin mars, en moyenne 40% des opérations planifiées ont dû être déprogrammées sur toute la Dordogne. Opérations en attente pour des patients dont l'état ne s'est malheureusement pas amélioré entre-temps.
Rassurante, Gaëlle Ranchou rappelle que la Dordogne a pu "territorialiser" ces déprogrammations et donc répartir la charge sur l'ensemble des centres aptes à pratiquer des activités chirurgicales, ce qui a permis de ne pas retarder les opérations qui ne pouvaient pas attendre. Restent les opérations moyennement urgentes que l'hôpital commence à reprogrammer progressivement.
L'accalmie de ces derniers jours a permis d'ores et déjà de rouvrir des lits de réanimation, en médecine et en chirurgie, et donc de pouvoir reprogrammer des opérations, à l'hôpital et dans les autres centres partenaires. La direction espère que les indicateurs restent favorable afin de pouvoir reprendre un rythme de croisière normal.
52 000 injections
52 000, dont 32 000 primo-injections, c'est le nombre de doses administrées par le Centre Hospitalier depuis le début de l'année, dans le centre de la rue Victoria et à la Filature. Principalement des doses de vaccin Pfizer. À noter aussi que neuf "troisième injections" ont été réalisées pour les personnes particulièrement immuno-déprimées.
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