Ce fruit rouge, très apprécié par les Anglo-Saxons, a le vent en poupe au niveau mondial. La Socave, coopérative périgourdine, spécialisée dans la fraise, encourage ses adhérents à se diversifier en plantant des myrtilliers.
« On y croit à la myrtille ! », Sylvain Dureux, technicien à la Socave de Vergt, coopérative de fraisiculteurs, regarde, l’œil gourmand, une parcelle plantée en octobre 2017.
Nous sommes à Cendrieux, au milieu de l’exploitation de la Poujade, entre des dizaines de « tunnels » à fraises. Devant nous, sur une pente assez raide, 500 pieds de myrtilliers.
Les arbres sont encore modestes, il faut se baisser pour ramasser les fruits, néanmoins, ils sont là, depuis la première semaine de juin : la première récolte de myrtilles de la Poujade.
« La demande est croissante presque à l’égal de la framboise, poursuit Sylvain Dureux. On sait qu’il faut y aller. Même si les Espagnols sont présents sur ce marché de plus en plus, il faut prendre le train au départ et ne pas attendre que la vague myrtille soit passée sans nous. »
Récemment encore, c’est la Pologne qui était le leader mondial en matière de myrtilles. Mais la demande augmentant, les Espagnols, ont planté massivement, parfois en arrachant des fraisiers, pour devenir les premiers producteurs de ce fruit consommé plutôt dans le Nord de l’Europe et chez les Anglo-saxons.
Dans ce contexte bouillonnant, la Dordogne pourrait avoir une carte précieuse à jouer.
« On a la chance que le terroir de la fraise corresponde au sol très particulier, très acide, sableux, filtrant que demande la myrtille », explique Sylvain Dureux.
Par ailleurs, la demande en fraises ralentissant durant l’été, la myrtille pourrait être une heureuse solution de secours, comme nous le confirme Elodie Le Roux-Teixeira, la gérante de l’exploitation la Poujade : « Les fraises ont du mal à se vendre l’été, il fallait qu’on trouve une production, en plus de la framboise qui permette de pérenniser l’exploitation sur toute l’année ».
Plus au nord du département, à Jumilhac-le-Grand, il y a un agriculteur qui observe cette vogue de la myrtille avec un petit sourire philosophe.
Guy Lagorce cultive des myrtilles depuis 30 ans.
Au début, ce fut laborieux, pas grand monde ne voulait de sa production, mais il se dit pas surpris par cet engouement car la myrtille, « c’est un fruit presque miraculeux, très riche en vitamine C, beaucoup de fibres, des antioxydants, ça ne pouvait que bien marcher ».