Hasard, renard, ou traquenard ? Peu importe, les faits sont là : le coq Coquelicot s'est bel et bien envolé, au grand dam de ses propriétaires. Il a disparu de sa basse-cour juste avant d'entrer dans le box des accusés où il devait répondre d'excès de décibels. Le mystère rôde.
La police scientifique n'a pas fait le déplacement à Saint-Pardoux la Rivière. Et pourtant, l'enquête s'annonce palpitante. Au cœur de l'énigme, Coquelicot. Un coq consciencieux du Nontronnais qui s'applique à jouer le rôle pour lequel il a été destiné. Outre honorer de ses ardeurs ses compagnes emplumées, il chante d'un respectable chant de coq, bien sonore.
Trop sonore, au goût du voisinage, qui a déjà accumulé de nombreux griefs contre les propriétaires, les Vanier, depuis 2006. Jusque là, la sempiternelle guéguerre de voisinage portait classiquement sur les limites de propriété, l'entretien des végétations limitrophes, les nuisances diverses.
Avec l'installation du poulailler à proximité de la chambre des voisins, alors que la propriété fait 5 000m2, c'est l'escalade. Pour ces voisins périodiques originaires de la banlieue parisienne, ce chant-là est le décibel qui fait déborder le vase et ils portent le différent en justice. L'affaire devait être entendue (c'est le cas de le dire) au tribunal de Périgueux le 23 novembre prochain.
Les voisins ont un alibi en béton, ils sont chez eux, dans leur résidence principale, à 500 km de là. Alors, malveillance, coup monté, ou bien, comme le disait simplement Brassens "Tout à coup la prison bien close où vivait le bel animal s’ouvre, on n’sait pourquoi. Je suppose qu’on avait dû la fermer mal" ...
En tout cas le problème est résolu de facto. Coquelicot a échappé à la justice et la justice, qui a d'autres chats à fouetter, a échappé à Coquelicot. Ne reste plus qu'à espérer que ces voisins en profiteront pour arrêter de se voler mutuellement dans les plumes.