Trois éleveurs du Bergeracois prêtent leurs moutons pour entretenir les rives de la Dordogne. Écologique, la solution semble satisfaire les élus, les riverains, les éleveurs... et bien sûr les moutons !
Ambiance guinguette
Quoi de mieux qu'un bon pique-nique à la fraîche, en bord de Dordogne cet été ? C'est le sort enviable qui est réservé à un petit troupeau de mouton qui s'est vu invité par la municipalité de Bergerac.
Objectif, depuis la fin avril et jusqu'en septembre, désherber les rives de la Dordogne. Des pâturages difficilement accessibles aux engins motorisés, mais garnis d'une bonne herbe bien grasse et abondante.
Des Bretons et des Pyrénéens en Dordogne
Attention, pour obtenir cette place de choix il fallait répondre à certains critères. Il s'agissait notamment d'avoir le pied solide, car le terrain est escarpé, et la mandibule active pour ne pas chipoter le pissenlit ou bouder le plantain. Recrues idéales, la race pyrénéenne a fourni une partie de la troupe, accompagnée de moutons d'Ouessant, la plus petite race de moutons au monde, des moutons noirs également très rustiques, appréciés pour l'entretien des espaces verts. Une cinquantaine d'élus triés sur le volet se retrouvent ainsi en camp de vacances, sous l'œil intrigué-amusé des badauds.
Ecopâturage et Desherbage
Quai Garrigat, promenade du barrage ou Pierre-Loti, le spectacle est donc assuré. Mais en dehors de l'affichage, l'idée n'est pas un simple gadget vert car ces 1,7 hectares d'espaces herbeux avaient jusqu'alors besoin d'un entretien mécanique bruyant, polluant, délicat, à l'occasion ruineux pour le sol, et coûteux. Désormais sur les 6 enclos concernés la tonte est gratuite, ou presque, inodore, ou presque, et en prime, les moutons délivrent un supplément d'engrais aux sols. L'expérience similaire menée par la municipalité dans le parc de Pombonne trouve là une continuité logique.
On rase gratis
Les éleveurs ne sont pas payés pour effectuer la tonte, mais la mairie prend en charge le transport et l'entretien des animaux. En contrepartie, et pour faire perdurer ce premier galop d'essai, la mairie souhaite voir naître une association d'éleveurs qui pourraient obtenir des aides pour conserver, protéger, développer et entretenir des races ovines particulières sur ces terres.