Un chasseur a été condamné en Dordogne à un retrait de permis de chasse, pour avoir abattu en octobre 2015 un loup, blessé par un piège et en mauvais état, que son voisin avait trouvé dans son poulailler, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
L'animal, vraisemblablement le premier loup repéré en Dordogne depuis les années 1940 selon une association locale spécialiste du canidé, le Klandu Loup, avait été découvert à Saint-Léon-sur-l'Isle, à 20 km de Périgueux. Le propriétaire du poulailler avait fait appel à un voisin chasseur, qui avait abattu l'animal blessé et aux abois, et ne pesant que 17 kg, selon le parquet à l'époque.
Les premières constatations pouvaient laisser penser qu'il s'agissait d'un loup. Une analyse génétique avait confirmé qu'il s'agissait d'un canis lupus, de même souche que ceux que l'on trouve actuellement en France. Plusieurs associations de défense de l'environnement ou des animaux avaient porté plainte, se constituant partie civile.
Le 11 octobre dernier, le chasseur qui comparaissait en reconnaissance préalable de culpabilité, a été reconnu coupable de destruction de spécimen d'espèce protégée, a-t-on indiqué auprès du tribunal de Périgueux. Il a été condamné à un retrait de permis de chasse, avec interdiction de le repasser pendant six mois, a-t-on précisé auprès des parties civiles, reconnues recevables, confirmant une information de Sud Ouest.
L'Aspas (Association pour la Protection des Animaux Sauvages), partie civile, s'est vu octroyer 300 euros dont 150 au titre du préjudice moral. Mais elle a assuré mardi qu'elle ferait appel, regrettant la condamnation à une peine "accessoire" au regard du délit, et rejetant la thèse du coup de grâce à un animal mourant.
"On ne tire pas sur un animal blessé, on le soigne, à fortiori si on pense qu'il peut s'agir d'une espèce protégée", a déclaré une porte-parole à l'AFP.
Le "canis lupus italicus", naturellement réapparu en France dans les années 1990 via les Alpes, a vu sa population augmenter régulièrement, jusqu'à entre 250 et 300 spécimens actuellement, malgré un léger recul entre 2014 et 2015, selon l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).