La préfecture de Dordogne a eu la délicatesse de prévenir quelques jours avant le 1er avril, pour ôter tout doute sur la question : les voitures-radar privées vont bel et bien écumer les routes à partir du mois prochain.

Dans le langage officiel, il s'agit de " voitures-radar à conduite externalisée pour lutter contre l’insécurité routière en Dordogne". En clair, dès le début avril des sociétés privées vont traquer les automobilistes à bord de voitures indétectables. La privatisation de ces services de police et de gendarmerie est une opération nationale.

24/24 et 7/7 dans les deux sens

Dans le département, en moyenne quatre voitures-radar seront mises à disposition des sociétés privées. Elles peuvent circuler sept jours sur sept, jour et nuit et sont capables de contrôler les voitures dans les deux sens de circulation.

Aucune signalisation ou avertissement, prévient la préfecture, les radars " sont intégrés dans des véhicules banalisés et utilisent un flash infra-rouge, non-visible par les usagers". 

Garde-fous

La seule chose qui reste à la main de la préfecture sont les axes parcourus par ces véhicules et leurs horaires de contrôle "  en fonction des critères d’accidentalité locale, principalement sur les portions de route où sont relevées des vitesses excessives qui sont à l’origine d’accidents et sur tous les types de réseaux (autoroutes, routes nationales, départementales ou communales)".

Pas de rémunération au chiffre ?

Ni les entreprises privées ni leurs chauffeurs ne peuvent choisir pour l'instant les trajets qu'ils contrôleront. Ils ne peuvent pas non plus savoir quand leurs radars se déclenchent. L'entreprise privée n'aura pas en théorie accès aux clichés de verbalisation, ni au nombre d'infraction qu'elle a contribué à relever.

Elle sera donc payée indépendamment de son "chiffre d'affaire" garantit la préfecture.

Les bonnes vieilles habitudes

Bonne nouvelle pour ceux qui n'aiment pas changer leurs habitudes, ces nouveaux contrôles privés viennent "en plus". Ils n'empêcheront pas les contrôles ponctuels et aléatoires classiques des policiers et gendarmes auxquels nous sommes habitués.

Simplement les forces de l'ordre auront plus de temps pour se consacrer à ce qui n'est pas encore privatisé, interception et contrôle d'alcoolémie ou de stupéfiants par exemple.

Faire baisser les chiffres

Si la méthode risque de faire grincer des dents, les chiffres, eux ne souffrent pas la contestation : depuis le début de cette année, 7 personnes ont perdu la vie sur les routes du département, et 33 autres ont été blessées.

En 2021, la vitesse excessive ou inadaptée était responsable de 33 accidents, 9 tués et 44 blessés.

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